Même trente ans plus tard, Dominique Casagrande reste toujours lié dans l’imaginaire collectif à la légendaire histoire du FC Nantes. « J’étais hier avec des journalistes de Canal qui m’interrogeaient sur le Juve-Nantes de Ligue des Champions en 1996 », indique l’ancien gardien de but, à quelques jours d’un nouvel affrontement entre Canaris et Bianconeri en Coupe d’Europe. Le portier faisait partie de la fameuse équipe de 1995 menée par Patrice Loko, Nicolas Ouédec et Reynald Pedros, louée pour la beauté de son jeu. « Cette saison là, on reste invaincus pendant 32 matchs, c’est un record qui tient toujours aujourd’hui, et on termine champion en fin de saison. Ça reste le meilleur souvenir de ma carrière », souligne Dominique Casagrande.
Passé ensuite par Séville, Paris puis Saint-Etienne, l’ancien gardien a souvent fait les frais d’une forte concurrence durant sa carrière (Mickael Landreau à Nantes, Bernard Lama et Lionel Letizi à Saint-Etienne ou Jérémie Janot à Saint-Etienne). « Gardien de but, c’est un poste unique où seul celui qui est le meilleur joue. Il n’y a qu’une place, donc il faut savoir accepter d’être moins bon qu’un autre. » En 2005, à 34 ans et après douze ans passés chez les professionnels, le gardien prend sa retraite et devient consultant pour Canal +, grâce au soutien appuyéde Charles Biétry, alors directeur du service des sports de la chaîne cryptée.
Pionnier des centres foot-indoor
« Charles Bietry, l’ancien président du PSG qui m’avait fait venir au club, m’a toujours couvé et suivi tout au long de ma carrière parce qu’il aimait Nantes et les gardiens. Donc quand j’ai arrêté, il m’a proposer de les rejoindre. » L’aventure durera six ans. « Ça m’a permis de garder le lien avec le milieu du foot et de commencer en douceur une nouvelle vie. » En parallèle, Dominique Casagrande suit un master en droit, économie et gestion du sport, avec l’envie à terme de créer son entreprise.
« J’ai travaillé pendant trois ans sur le futur centre de formation du PSG. Dans ce cadre, je visitais des terrains de foot indoor en Europe. Ça m’a fait tilt, et je me suis renseigné pour en ouvrir en France, d’abord à Brignais en 2007, puis à Beynost et Vénissieux avec Urbansoccer à qui j’ai fini par revendre mes parts. » Installé en région lyonnaise d’où sa compagne, l’ancienne animatrice télé devenue décoratrice d’intérieur, Cécile Siméone est originaire, il se lance ensuite dans la restauration en reprenant le 1838 à Brignais. « C’était une très belle aventure qui m’a bien occupé pendant sept ans. J’ai revendu le resto en 2019 à Aurélien Liveneau. L’affaire marchait alors très bien, mais j’avais envie de faire autre chose. »
Derrière le comptoir
Dominique Casagrande devient alors associé d’AR Sécurité, une entreprise de sécurité privée installée à Vénissieux et Courbevoie, et rejoint le groupe Amarante, l’un des principaux acteurs européens de la sûreté et de la protection des organisations, pour ouvrir la branche dédiée au monde du sport et aux grands événements sportifs. « J’ai toujours été passionné par la sûreté, la sécurité. J’aime le contact, être sur le terrain et les aventures qui bougent. »
S’il garde encore aujourd’hui quelques dossiers avec Amarante, l’ancien gardien de but s’est lancé un nouveau défi de taille aux côtés du promoteur immobilier Nicolas Gagneux, avec la reprise début janvier du Café Bellecour, le mythique établissement aux stores verts de la place, côté Saône. « J’avais des affinités et des discussions avec Pierre Pointet l’ancien propriétaire. Je lui ai dit qu’il n’y avait que cette affaire qui pouvait me faire replonger, parce qu’elle avait une valeur spéciale pour moi : c’est ici que je venais prendre le café après avoir déposé ma fille au lycée Saint-Marc. » Et Dominique Casagrande mouille la chemise, toute la journée derrière le comptoir. « C’est un endroit particulier, tout le monde le connaît à Lyon. Je voulais qu’il reste tel qu’il est, avec une vraie continuité, et des clients de tous âges et de toutes catégories socio-professionnelles. C’est comme un café village dans une grande ville. »
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