Navya : un mois pour trou­ver un repre­neur à 50 millions d’eu­ros

A l’issue de l’audience de mardi, le tribunal de commerce de Lyon a décidé de s’accorder un délai supplémentaire d’un mois avant de rendre sa décision. Il espère une vraie amélioration des 3 offres, voire l’arrivée d’un 4e repreneur capable de mobiliser plus de 50 millions d’euros pour que Navya reparte sur des bases saines.

Le calen­drier très court fixé par le tribu­nal de commerce de Lyon après le dépôt de bilan de Navya, avait surpris. Certes, l’em­blé­ma­tique société lyon­naise spécia­li­sée dans les navettes auto­nomes (280 personnes) ne peut se permettre de rester long­temps dans le flou quant à son avenir. Mais, tech­nique­ment, 3 semaines entre la mise en redres­se­ment judi­ciaire et la remise des offres le 21 février, cela corres­pon­dait plus à un délai de décla­ra­tion d’in­ten­tion. Et les deux semaines pour l’amé­lio­ra­tion des offres avant l’au­dience de mardi dernier n’ont pas permis aux trois repre­neurs poten­tiels de fina­li­ser complè­te­ment leur dossier, tant en termes de finan­ce­ment que de parte­na­riats indus­triels. Car c’est bel et bien autour de 50 à 60 millions d’eu­ros qu’il faut mettre sur la table pour que Navya reparte sur de bonnes bases. Et éviter aussi que l’en­tre­prise ne trébuche à nouveau dans 6 ou 9 mois.

3 offres insuf­fi­santes en l’état

Les enjeux tech­no­lo­giques autour de ce dossier ne sont pas simples à l’heure où il est beau­coup ques­tion de réin­dus­tria­li­sa­tion, de décar­bo­na­tion et de mobi­lité. Ce n’est pas sans raison que les 3 candi­dats inté­res­sés par une reprise plus ou moins large de Navya, ont tous déjà été en contact avec la société créée en 2014 par Chris­tophe Sapet et qui a usé 5 patrons en moins de 9 ans. Les repre­neurs, connus à ce jour, se nomment Macnica (groupe japo­nais inter­ve­nant dans les semi-conduc­teurs), Berto­lami (entre­prise drômoise spécia­li­sée dans les véhi­cules auto­nomes) et Ellec­tra­mo­bi­lys (entre­prise des Hauts-de-France posi­tion­née sur les véhi­cules utili­taires élec­triques).

16 mars pour les offres et 4 avril pour l’au­dience

Ils béné­fi­cient tous les trois d’un délai supplé­men­taire pour peau­fi­ner leur offre puisque le tribu­nal de commerce de Lyon, aux termes de son juge­ment faisant suite à l’au­dience du 7 mars, a retenu le jeudi 16 mars à midi comme nouvelle date limite de dépôt des offres de reprise. Une façon pour le tribu­nal de rouvrir la porte en espé­rant aussi qu’un nouveau candi­dat se mani­feste avec une offre bien cali­brée sur le plan finan­cier et indus­triel. L’au­dience d’exa­men des offres a été fixée, pour sa part, au mardi 4 avril à 10 heures. Ce délai d’un mois supplé­men­taire avant que le tribu­nal ne statue sur l’ave­nir de Navya est le bien­venu de l’avis unanime des diffé­rentes parties au dossier.

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