Boeh­rin­ger Ingel­heim France : Chris­tiane Wijsen succède à Erick Lelouche

L’actuelle directrice de la stratégie du groupe pharmaceutique allemand Boehringer Ingelheim est nommée présidente de la filiale France, basée à Lyon et qui emploie plus de 2 300 personnes. Elle prendra la suite d’Erick Lelouche le 17 avril prochain avec en cadeau de bienvenue une nouvelle usine à Jonage dans laquelle 300 millions d’euros ont été investis.

C’est une page de l’his­toire de Boeh­rin­ger Ingel­heim en France qui se tourne avec l’an­nonce du départ en retraite d’Erick Lelouche, son président. Dans un message person­nel à ses collègues et parte­naires, il explique : « Après une carrière passion­nante dans les métiers de la santé, et plus de vingt années passées chez Boeh­rin­ger Ingel­heim, je vais prendre ma retraite le 28 avril prochain (…). Durant toutes ces années, j’ai toujours énor­mé­ment appré­cié nos colla­bo­ra­tions et nos échanges. Je suis parti­cu­liè­re­ment fier d’avoir œuvré, à vos côtés, pour renfor­cer notre bel écosys­tème lyon­nais dans la santé et ancrer davan­tage Boeh­rin­ger Ingel­heim dans la région ».

Une prési­dente charis­ma­tique

C’est donc une Belge, Chris­tiane Wijsen, 54 ans, diplô­mée en phar­ma­cie indus­trielle de l’Uni­ver­sité catho­lique de Louvain qui pren­dra la prési­dence de la filiale France du groupe phar­ma­ceu­tique alle­mand le 17 avril prochain. Elle a occupé plusieurs postes au sein du groupe au début de sa carrière, de 1998 à 2010, avant de rejoindre AstraZe­neca pendant quelques années. Elle fait son retour au sein de Boeh­rin­ger Ingel­heim en 2015, pour en diri­ger la filiale belge avant d’ar­ri­ver en France en 2017 pour prendre la direc­tion de l’ac­ti­vité santé humaine puis de prendre un poste majeur au siège du groupe : celui de direc­trice de la stra­té­gie. « Ma prio­rité sera de conti­nuer à conso­li­der l’an­crage R&D et indus­triel de Boeh­rin­ger Ingel­heim en France afin de faci­li­ter la mise à dispo­si­tion de solu­tions de santé inno­vantes, aussi bien en santé humaine qu’en santé animale », déclare Chris­tiane Wijsen. La future prési­dente de Boeh­rin­ger Ingel­heim France a marqué les esprits dans les diffé­rentes fonc­tions qu’elle a occu­pées. Elle est répu­tée pour avoir « beau­coup de charisme ».

Démar­rage de Jonage début 2025

Basé à Gerland au sein du bâti­ment Boreal, Boeh­rin­ger Ingel­heim France (qui a rachété Mérial, la branche santé vété­ri­naire de Sanofi, elle-même issue de Rhône Mérieux, dans l’Ins­ti­tut Mérieux 1ère version) dispose d’une forte implan­ta­tion en région lyon­naise. Le groupe fami­lial alle­mand dispose d’ac­ti­vi­tés de R & D, de produc­tion et de siège à Lyon Gerland, Saint-Priest, Lentilly et Saint-Vulbas (1 500 personnes) et, bien­tôt, d’un nouveau site de produc­tion à Jonage dans lequel 300 millions d’eu­ros ont été inves­tis (destiné à la produc­tion de vaccins contre la fièvre aphteuse et la fièvre catar­rhale ovine). Le chan­tier sera terminé d’ici à l’été. Et l’usine sera opéra­tion­nelle début 2025 après avoir reçu toutes les auto­ri­sa­tions néces­saires pour fabriquer des vaccins.

Le groupe alle­mand se tient prêt, par ailleurs, à répondre aux appels d’offres en matière de vacci­na­tion contre la grippe aviaire avec notam­ment un vaccin pour les canards. Vacci­na­tion qui devrait démar­rer cet automne et pour laquelle la France est à la manœuvre au sein de l’Union euro­péenne.

40 millions d’eu­ros inves­tis dans Auro­bac

Créé en 1885, le labo­­ra­­toire phar­­ma­­ceu­­tique alle­­mand indé­­pen­­dant, Boeh­rin­ger Ingel­heim pèse autour de 20 milliards d’eu­­ros de chiffre d’af­­faires (chiffres 2021) et emploie 52 000 personnes dans le monde (présence dans 130 pays) autour de 3 acti­vi­tés : santé humaine, santé animale et fabri­ca­tion biophar­ma­ceu­tique pour le compte de tiers. Sous la houlette d’Erick Lelouche, Boeh­­rin­­ger Ingel­­heim France a beau­coup oeuvréen matière de « One health », le concept de santé unique qui vise à établir des passe­­relles entre santé humaine et santé animale. Avec, à la clé, le lance­­ment début 2020 d’un hub mondial en santé publique vété­­ri­­naire, mais aussi la créa­­tion d’une chaire de santé publique vété­­ri­­naire, d’un master one health et d’une co-entre­­prise entre Boeh­­rin­­ger, bioMé­­rieux et Evotec travaillant sur les futures géné­­ra­­tions d’an­­ti­­bio­­tiques et la lutte contre l’an­­ti­­bio­­ré­­sis­­tance. Bapti­­sée Auro­­bac et lancée au début de l’été 2022, cette co-entre­­prise de 40 millions d’eu­­ros, dans laquelle Boeh­­rin­­ger est majo­­ri­­taire, est basée à Lyon.

Valen­tine Briant et Jean-Pierre Vacher

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