«J’ai la passion de l’alimentation. J’aime bien cuisiner. Je suis un épicurien ouvert sur l’agriculture. Nous avons des défis industriels et environnementaux à relever. C’est passionnant. » Passé par plusieurs géants de l’agroalimentaire et de l’hygiène beauté (Procter & Gamble, Mars, les bières Kronenbourg ou les soupes Liebig et Royc), Fabrice Renaudeau s’épanouit depuis 2015 dans l’ETI familiale nordiste Bonduelle, spécialiste de la transformation des légumes (frais, conserve, surgelé).
« Ce contrôle familial permet au groupe de s’appuyer sur des valeurs avec un horizon de temps long et la proximité avec la terre est primordiale », rappelle Fabrice Renaudeau. Sept générations se sont succédé depuis 1853 à la tête d’un groupe qui pèse 2,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 12 000 collaborateurs répartis sur trois continents.
Après des fonctions dans la branche conserve et surgelé, Fabrice Renaudeau se voit confier la direction générale de Bonduelle Frais pour la France et le Benelux en octobre 2020. Un ensemble de 200 millions d’euros de chiffre d’affaires et 1 100 collaborateurs répartis sur quatre usines en propre (dont celle de Genas), un centre de R & D et un labo à Saint-Priest. Soit 250 personnes en région lyonnaise.
230 maraîchers partenaires
« Depuis deux ans, Bonduelle Frais a renoué avec la croissance, se félicite Fabrice Renaudeau. Nous sommes n° 1 sur les salades traiteur avec 23 % de part de marché et n° 2 des salades emballées avec 18 % de part de marché. Nous jouons la carte de l’innovation pour améliorer notre performance économique. Notre responsabilité nous pousse à travailler avec les agriculteurs avec qui nous avons une relation privilégiée inscrite sur le long terme via contrats d’approvisionnement, un volume et un prix d’achat. C’était le sens de la proposition faite à 200 agriculteurs de rentrer au capital du groupe en 2021. »
Au total, Bonduelle Frais travaille avec 230 maraîchers partenaires. Après l’explosion des coûts d’exploitation des productions agricoles (+9 % en 2021 et 21 % en 2022), Bonduelle se veut responsable. « Nous ne pouvons laisser les agriculteurs tout seuls. Nous avons trouvé des terrains d’entente. Il faut des agriculteurs et des transformateurs pour assurer la pérennité de la filière. Nous avons joué la carte de la transparence et de l’équité pour que chacun s’y retrouve autour d’un juste équilibre. Cela implique une vision responsable de l’ensemble de la chaîne », ajoute Fabrice Renaudeau.
Et les défis à relever ne manquent pas. Ainsi, à Genas, la consommation d’eau a déjà été réduite de 35 % en cinq ans par kilo de salades produit. Au chapitre de la qualité des produits, « 100 % de nos recettes sont notées Nutriscore A ou B, sans conservateur et sans additif controversé et tous nos produits sont sans huile de palme, sans colorant et garantis sans OGM », précise le directeur général de Bonduelle Frais.
Zéro plastique à horizon 2030
Ces deux dernières années ont été riches en nouveautés. « Nous avons lancé 13 nouvelles références en 2022 et nous préparons une dizaine de lancements en 2023, avec notamment une nouvelle gamme snacking de repas individuels chauds ou froids – pâtes aux légumes grillés, thon et emmental – ou une gamme de salade de crudités », explique Fabrice Renaudeau.
Autre défi, le zéro plastique à horizon 2030. « Il nous faut simplifier les emballages, retirer le couvercle plastique des barquettes, utiliser plus de plastiques recyclables, on est à 37 % actuellement, penser à des sachets recyclables. Pas à pas, on y travaille. »
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