C’était une promesse lors du rachat de Cegid, en 2016, contre un chèque de 580 millions d’euros par les fonds anglo-saxons Silver Lake et AltaOne : l’éditeur de logiciels de gestion fondé 30 ans plus tôt par Jean-Michel Aulas allait changer de dimension grâce à sa nouvelle force de frappe financière. C’est aujourd’hui une réalité.
En l’espace de sept ans, les effectifs du groupe installé à Vaise ont doublé pour passer de 2200 à 4400 collaborateurs dans le monde (dont 1100 à Lyon) et son chiffre d’affaires a bondi de 300 millions à près de 800 millions d’euros, boosté par une quinzaine de rachats en France et à l’international. « Depuis l’arrivée des fonds de pension, le groupe a plus d’ambition, plus de moyens et va plus vite », résume Pascal Guillemin, le DRH de Cegid, entré dans le groupe dans les années 90 et qui prend soin de préciser : « Rien de tout cela n’aurait été possible sans l’impulsion de Jean-Michel Aulas qui a construit un groupe en capacité de devenir ce qu’il est aujourd’hui. Il a créé Cegid à partir de rien, c’est aussi son succès aujourd’hui. »
Et, d’ailleurs, la cession n’a pas signé la rupture des liens entre Cegid et JMA, qui conserve encore le titre
– honorifique – de président non exécutif. « Nous pouvons le solliciter dans certains dossiers quand on en a besoin et il est toujours prêt à rendre service. C’est encore arrivé il n’y a pas longtemps », révèle Pascal Guillemin, qui garde l’image d’un patron « visionnaire, ambitieux, exigeant et pragmatique » : « Il a insufflé une véritable personnalité et un esprit d’entreprendre qui perdurent encore aujourd’hui au sein de Cegid. Jean-Michel Aulas ne s’est jamais satisfait du succès et était en mouvement permanent pour trouver de nouveaux business », poursuit-il.
Toujours un œil attentif sur Cegid
Si, de l’extérieur, Jean-Michel Aulas était d’abord perçu comme le patron de l’OL, il a toujours gardé un œil très attentif sur Cegid. Avant la vente, il se rendait ainsi tous les lundis dans les locaux de l’éditeur de logiciels. Puis gardait le contact par de nombreux coups de téléphone au cours de la semaine à son fidèle directeur général, Patrick Bertrand. « Jean-Michel Aulas est toujours resté très au fait des affaires de Cegid. À mon sens, la présidence de l’Olympique Lyonnais n’a pas eu d’impact sur le fonctionnement de l’entreprise, notamment parce qu’il a su déléguer et laisser de la place à ses collaborateurs », reprend le DRH Pascal Guillemin.
Reste que si le patronyme de Jean-Michel Aulas résonne encore souvent dans les couloirs du siège de Cegid dans le 9e arrondissement – où une salle de réunion a été baptisée du nom du fondateur, – l’association Aulas-Cegid « est plus réservée aux initiés en dehors de Lyon ». Comprendre : le nom de Jean-Michel Aulas est de moins en moins connu des salariés de Cegid au fur et à mesure que le groupe grossit et s’internationalise. Et ce n’est pas fini : l’objectif est désormais de doubler de taille à l’horizon 2026 pour tutoyer le milliard et demi d’euros de chiffre d’affaires.
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