Le grand jour approche. Thierry Ascione et Jo-Wilfried Tsonga doivent inaugurer mi-juillet le All In Country Club de Décines, un complexe sportif de 3,5 hectares au cœur d’OL Vallée, qui abrite 20 terrains de tennis, des terrains de padel, une salle de sport, un spa… Un projet à 34 millions d’euros porté depuis quatre ans par les deux anciens tennismen professionnels.
Avec un meilleur classement ATP à la 81e place au milieu des années 2000, la carrière de Thierry Ascione ne tutoiera pas les sommets comme celle de son ami et associé. La faute aux blessures à répétition qui le freinent dès ses débuts sur le circuit pro. « Je me blesse au poignet quand j’ai 19 ans et les médecins me disent que je ne pourrai plus jamais jouer au tennis. C’était un moment difficile mais cette blessure m’a aussi permis de réaliser que j’aimais vraiment le tennis. Je me suis accroché et je suis retourné sur les terrains six mois plus tard », rembobine Thierry Ascione, qui compte une sélection en équipe de France en Coupe Davis.
Autre fait d’arme, il est aussi membre du cercle fermé de ceux qui ont battu Rafaël Nadal, en s’imposant en 2004 (7/6 – 6/4) contre le jeune Espagnol alors promis à une belle carrière. « L’anecdote est cool quand on voit le palmarès qu’il a aujourd’hui. J’avais aussi joué en double avec lui quelques semaines avant au Grand Prix de tennis de Lyon », raconte le Lyonnais, qui deviendra par la suite entraîneur, d’abord de la joueuse Kristina Mladenovic (2012-2013), puis de Jo-Wilfried Tsonga (2013-2022).
Reconversion dans l’immobilier
« À 29 ans j’annonce ma retraite et tout le monde est surpris ! Mais j’arrêtais pour me lancer dans l’immobilier et je savais exactement ce que je voulais faire », relate Thierry Ascione. Blessé au coude et pas certain de pouvoir revenir sur les terrains, l’ex-numéro huit français entame en 2010 une reconversion dans l’investissement immobilier et les montages patrimoniaux avec sa société LGB.
Mais le lien avec la balle jaune n’est pas totalement rompu : « Beaucoup de joueurs et de joueuses me demandaient de gérer leur partie investissement immobilier. Donc je me débrouillais pour aller voir les promoteurs, je cherchais les appartements, négociais les assurances puis je gérais le patrimoine des clients », détaille Thierry Ascione.
Des débuts dans l’immobilier suivis d’un projet plus intimement lié au tennis, qui manque à l’ancien joueur, avec la création en 2013 d’All In Group (100 collaborateurs) que Jo-Wilfried Tsonga rejoindra un peu plus tard. Le groupe compte trois centres d’entraînement (Lyon, Paris, Villeneuve-Loubet), deux country-clubs, deux centres de padel et il pilote les tournois ATP de l’Open Parc de Lyon, du Moselle Open et de l’Open 13 de Marseille.
Retour sur ses terres
« Avec le All In Country Club de Décines, je reviens sur mes terres et j’en suis fier, explique Thierry Ascione. J’ai grandi à cinq kilomètres de là et le country club se trouve sur le parcours de footing que je faisais étant jeune. C’est une belle histoire, il y aura beaucoup d’émotion lors de l’ouverture. »
Surtout que le projet, lancé une semaine avant le premier confinement, a connu des débuts compliqués. « Avec Jo-Wilfried, on a tout préparé pendant le Covid. On faisait tous les jours des visios avec les architectes pour leur dire exactement ce qu’on voulait, comment on voulait que l’ensemble soit agencé, etc. C’est sûr qu’il fallait être un peu fou pour monter ce projet dans une période inédite. Tout a été fait au forceps et c’est pour ça qu’on est assez fiers », déclare Thierry Ascione. Après avoir fait le tour du monde en tant que joueur et entraîneur, puis le tour de France avec plusieurs académies et tournois créés, l’implantation à Décines avec son complexe et son académie sonne comme un retour aux sources.
Axel ARAGON