LE MENSUEL DES POUVOIRS LYONNAIS

Questions de Sens cultive la parole éclairée

Point de repère d’experts triés sur le volet, Question de Sens rassemble une fois toutes les six semaines des participants qui écoutent un spécialiste sur une thématique précise, pour ensuite échanger et repenser leur vision, en se questionnant dans le respect de la parole de l’autre.

« Pas de trésorerie, pas site internet, il n’y a rien. J’aime faire avec rien. » Questions de Sens ne se définit pas comme un réseau, une association ou une organisation, mais plutôt comme un lieu où des personnes discutent, échangent, à propos de thématiques définies à l’avance : « Au départ, nous abordions des thèmes, qui partaient du monde de l’entreprise : qu’est-ce que la philosophie, la métaphysique, la théologie … L’objectif de Questions de Sens était de rassembler des personnes qui ont envie d’écouter une parole qui les transforme », explique Pierre Clocher, Directeur Associé Mid Cap M&A à la Société Générale à l’origine de la création de Questions de Sens en 2015, avec son ami Pierre Gire, un ancien professeur de philosophie à l’Université Catholique de Lyon disparu en 2018.

« J’ai mis trois ans à convaincre Pierre, je l’ai sorti de sa zone de confort, avoue Pierre Clocher. Faire comprendre la philosophie, c’est différent lorsque l’on s’adresse à des étudiants ou à des chefs d’entreprise et des avocats. » Se déroulant au départ environ tous les trois mois dans une salle allouée par la Société Générale, les échanges rassemblent au début une dizaine de membres, un nombre qui augmente petit à petit : « On a accéléré les réunions, qui se déroulent environ toutes les 6 semaines aujourd’hui et maintenant, les membres peuvent aussi amener des amis. » Priorisant la qualité à la quantité, Questions de Sens n’accueille pas plus de 100 personnes : « Il faut que la circulation de la parole se fasse le mieux possible. »

Un point de rencontres

Avant le début des échanges, les invités se réunissent à 7h30 autour d’un café et d’un croissant, puis à 8 heures pile, un intervenant prend la parole, sans interruption jusqu’à 9 heures : « Etre présent à 7h30 le matin, ça veut dire pour certain avoir fait l’effort de se lever à 5h30. Et à 10 heures, tout le monde est libéré. » Lorsque l’intervenant termine son laïus, Pierre Clocher donne la parole d’un signe discret aux invités qui souhaitent rebondir sur la thématique du jour, veillant à ce que personne ne se coupe la parole : « Ce n’est pas un débat, comme on peut le voir à la télé, mais des échanges qui se déroulent dans la considération et le respect, appuie-t-il. Les gens se rencontrent car la philosophie c’est l’art du partage. » Même si Pierre Clocher anime les échanges, le co-fondateur de Questions de Sens préfère se définir comme « le point de convergence » entre les invités, refusant de s’approprier le réseau : « Je ne suis pas comme Louis de Funès dans la folie des grandeurs qui dit « c’est mon or ». Tout cela ne m’appartient pas. Si l’on vient ici c’est simplement pour partager l’essentiel. »

Bonne raison d’y aller 

Des rencontres philosophiques gratuites « Zéro notes de frais, ça a été l’origine de Questions de Sens : pas d’argent qui circule, pas de cotisations, pas de soldes, rien. Pour éviter toutes discussions oiseuses, on ne demande à personne de payer. Mais je ne veux pas être en vantardise vis-à-vis de ça. Cela ne veut pas dire que c’est mieux par rapport à d’autres, mais que c’est différent et il faut faire vivre cette différence. » détaille Pierre Clocher

Valentine BRIANT

dans la même catégorie
Articles les plus lus
Consent choices