« Un cri d’alerte et d’alarme. » Le président de la CMA Auvergne-Rhône-Alpes, Vincent Gaud, n’a pas caché sa colère ce lundi après-midi face à la presse. Entouré par les représentants de l’U2P et de la CPME, le président régional de la Chambre des métiers de l’artisanat est revenu sur la décision du gouvernement, via l’association France compétences, de réduire drastiquement les niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage. « Nous sommes très en colère par rapport à ce que le gouvernement souhaite faire sur la formation. La copie proposée nous est très défavorable sur les métiers de l’artisanat. On nous met en difficulté alors qu’à contrario l’enseignement supérieur est favorisé. C’est un choix inacceptable pour nous », renseigne le président de la CMA régionale, actrice majeure de la formation sur le territoire avec ses 137 CFA (centre de formation des apprentis).
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« Un séisme pour l’artisanat »
Vincent Gaud craint notamment de voir les métiers de l’artisanat fragilisés par ces coupes qui doivent permettre au gouvernement d’économiser 500 millions d’euros. « Bien sûr qu’il faut faire des économies, et nous sommes favorables à une régulation de la dépense pour garantir la soutenabilité du système, mais il faut que ces coupes soient faites au bon endroit, insiste le dirigeant. Le gouvernement ne peut pas annoncer vouloir atteindre le million d’apprentis en 2027 et réduire les moyens pour les former. »
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Avec cette décision, qui doit être votée ce lundi soir par France compétences, les centres de formation des apprentis devraient être sérieusement impactés financièrement. « Nos CFA vont perdre de l’argent et notre outil de formation va être sérieusement mis en difficulté. C’est un séisme pour l’artisanat et pour tous les jeunes qui voudraient se lancer dans l’artisanat », prolonge Françoise Munoz, vice-présidente de CMA France.

« Le gouvernement doit revenir à la réalité »
L’organisation professionnelle, épaulée par les partenaires sociaux et organisations patronales (U2P, CPME), demande donc au gouvernement de reporter son projet. « Nous sommes très remontés. Il est inacceptable qu’on laisse faire ce qui est en train de se passer. Le gouvernement doit revenir à la réalité et retirer sa proposition. On se battra pour qu’il comprenne et qu’on se remette autour de la table en septembre. »
Et le président de la CMA régionale entend bien s’appuyer sur son institution qui épaule 227 000 entreprises artisanales et 22 900 apprentis en Auvergne-Rhône-Alpes, pour user de son influence : « On a un certain poids, on le fera valoir avec des actions. Si le gouvernement veut passer en force, on n’en restera pas là. »
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