
Cécile Mazaud, Pdg du groupe de construction Mazaud et responsable lyonnaise de la Convention des entreprises pour le climat : « La RSE, ce n’est pas une idée en l’air, mais un vrai axe stratégique que l’on veut partager avec tout l’écosystème qui nous entoure. Par exemple, l’environnement est au cœur de la stratégie du groupe Mazaud, mais ce n’est pas possible d’avancer seule pour faire bouger les lignes. Oui, la RSE, cela prend du temps. J’estime que je consacre 30 à 40% de mon temps à traiter des questions de RSE. Car pour avoir des idées, il faut voir ce qui se fait ailleurs, voyager, prendre le temps de phosphorer… Une démarche RSE qui se matérialise notamment par la mise en place d’une charte des chantiers à impact positif. Un chantier, ça défigure la ville dans un premier temps, ça embête tout le monde. D’où notre volonté de changer cette vision, en montrant, en amont, son apport : il vise à embellir un quartier, à utiliser des matériaux biosourcés. D’où l’idée de donner envie de visiter les chantiers, de les rendre plus accessibles, d’associer les enfants des écoles alentour… »

Régis Chomel de Varagnes, président du cabinet conseil spécialisé en RSE Oraveo et président du réseau Mix-r : « La RSE est un outil de gestion des entreprises et non la somme des actions environnementales et sociétales réalisées en dehors de son business par une entreprise. Car la RSE englobe aussi les enjeux économiques des entreprises, et cela se traduit de façon concrète. Car quand une entreprise se choisit une raison d’être, il est important de vérifier que chacune de ses décisions est bien alignée avec cette raison d’être. Et l’on sent, depuis trois ans, une vrai aspirations des chefs d’entreprise, comme de leurs clients, pour les questions de RSE. Il existe encore plusieurs freins comme le temps ou le budget à consacrer. Mais il y a ensuite le plaisir, la satisfaction et la fierté de participer à faire bouger les choses. »

Pascal Gustin, président de la société de conseil et d’accompagnement en management Algoé : « Cela fait longtemps – une quinzaine d’année – que l’on entend parler de RSE et l’on constate actuellement un mécanisme d’accélération notamment à Lyon, qui est un terre d’humanisme. La RSE doit reposer sur une logique globale. Ce qui veut dire qu’il faut la traiter dans la globalité des sujets sociaux, sociétaux et environnementaux. C’est compliqué à mettre en œuvre pour les chefs d’entreprise mais c’est également passionnant car cela amène une réflexion sur sa relation avec ses salariés et l’ensemble de son environnement. Et il est également important que la RSE soit comprise et portée par les salariés. Cela doit se faire dans une démarche de co-construction. »

Lise Moret, directrice financement durable et investissement à impact et secrétaire général du Fonds de dotation de la Banque Hottinguer : « La mise en place d’actions de RSE est une façon pour les entreprises d’orienter leur stratégie dans une direction inéluctable sous peine de perdre de l’argent et des clients. Et la grande question qui se pose, c’est comment le management prend en main ces sujets-là. Car la RSE est un élément de distinction des entreprises mais aussi un gage de pérennité du business model. Par exemple, à la Banque Hottinguer qui a toujours été impliqué dans la préservation de la planète, la RSE fait partie de nos critères lorsque l’on investit dans une entreprise. Et nous n’investissons plus dans certains secteurs tels que le pétrole ou le charbon. »
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