Après le Bus Café et le Bus Paradise, place désormais au Velcroc. Le mythique établissement du quai Général Sarrail rouvre ses portes depuis la fin du mois de juin sous l’impulsion de Thomas Zimmermann, à la tête de Nomad Kitchens, l’entreprise à l’origine du Lyon Street Food Festival, et Priscillia Petitjean, directrice générale de l’association d’insertion Les Ateliers de l’audace.
Les deux dirigeants y développent leur nouveau concept de bistro-vélo, mêlant espace restauration et atelier de réparation. « Nous avions l’envie de faire des choses ensemble même si nos activités sont très différentes. Lorsqu’on a vu que Voies Navigables de France (VNF), qui est propriétaire des lieux, lançait un appel à projets pour réinventer l’usage de ce bâtiment mythique de Lyon, on s’est lancé à fond dessus », raconte le duo.
Les deux dirigeants sont persuadés de l’intérêt d’un tel projet hybride, dédié à la restauration et aux mobilités douces, en bordure de la voie lyonnaise n°1, piste cyclable la plus fréquentée de France devant la rue de Rivoli et le boulevard Sébastopol à Paris. Et leur projet séduit VNF, ainsi que les mairies centrale et du 6e arrondissement, aussi conviées par VNF dans le jury décisionnaire. « Beaucoup de Lyonnais connaissent ce bâtiment et sont contents de le voir revivre et de pouvoir se le réapproprier », témoigne Priscillia Petitjean, qui gère l’atelier de réparation avec son association spécialiste de l’insertion sociale et professionnelle.
L’équilibre entre deux activités
Grâce à ce nouvel établissement, les équipes de Nomad Kitchens dont l’activité événementielle avec le Street Food Festival est éphémère par essence, disposent aujourd’hui d’un lieu pérenne. « Cela faisait plusieurs années qu’on voulait avoir un lieu pour pérenniser nos activités. L’idée, c’est de pouvoir davantage maîtriser notre programmation et nos diverses collaborations », explique Thomas Zimmermann, qui s’est tourné vers le restaurant libanais Aklé pour la première résidence des cuisines du Velcroc.
L’établissement espère attirer une clientèle variée, et pas seulement sur deux roues. « On veut qu’un punk et un avocat puissent s’asseoir à la même table et se sentent aussi légitimes l’un que l’autre à cet endroit. L’objectif c’est que nos clients qui viennent boire une bière entre copains puissent découvrir nos ateliers vélo et que ceux qui viennent pour des réparations en profitent aussi pour venir manger un bout », complètent les deux dirigeants.
Avec plus de 150 couverts en intérieur et sur la belle terrasse ombragée près du pont Lafayette, les équipes du Velcroc misent aussi sur une quinzaine de réparations quotidiennes. « On veut crédibiliser notre activité. Nous sommes une associations mais nous avons les mêmes critères de performance que n’importe quelle autre structure comme Decathlon, mais avec une performance sociale et écologique derrière », conclut Priscillia Petitjean.