Fabien Bagnon : d’« emmer­deur » à vice-président de la Métro­pole

Ancien militant médiatique aux multiples casquettes de la cause écolo, Fabien Bagnon, novice en politique, a été propulsé à des postes clés avec une vice-présidence de la Métropole en charge de la voirie et des mobilités actives, ainsi que la présidence du gestionnaire de parkings LPA.
📜Article publié dans le maga­zine Lyon Déci­deurs de février 2021

Monsieur vélo

Après quelques mois de rodage, Fabien Bagnon affirme être désor­mais « plutôt à l’aise » dans ses costumes de vice-président de la Métro­pole en charge de la voirie et des mobi­li­tés actives, et de président du gestion­naire de parkings Lyon Parc Auto (LPA). «  Je me sens en respon­sa­bi­lité, mais pas écrasé par le poids des respon­sa­bi­li­tés. » L’élu de 46 ans fait partie de ces nouveaux venus en poli­tique, débarqués avec la défer­lante verte lors des dernières élec­tions.

Mais Fabien Bagnon n’est pas pour autant un nouveau visage, connu ces dernières années comme un média­tique Monsieur Vélo, président du collec­tif Valve puis de la puis­sante asso­cia­tion La Ville à Vélo. Avec, pour marque de fabrique, des opéra­tions fun et des happe­nings. « On partait dans des déli­res… Par exemple, à l’époque, on avait inau­guré une piste cyclable virtuelle sur le pont de La Mula­tière. Les médias avaient adoré et cela nous avait ouvert la porte des élus », se rappelle l’in­gé­nieur de forma­tion qui occu­pait ces dernières années un poste de délé­gué syndi­cal (CFDT) au sein d’Ene­dis.

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Une sorte « d’em­mer­deur utile » au discours bien rôdé, que l’on retrou­vera aussi comme tête de gondole de plusieurs asso­cia­tions et mouve­ments liés de près ou de loin à l’éco­lo­gie, comme Anneau des sciences non merci, la Marche pour le climat ou encore une chaîne humaine place des Terreaux contre la pollu­tion de l’air… Un cumul des fonc­tions (béné­voles) qui ne manquera pas de faire grin­cer quelques dents dans le milieu asso­cia­tif, sur le mode « Fabien Bagnon est partout et il en fait trop ».

Dans le grand bain

Fabien Bagnon dit avoir mis du temps à se déci­der – « j’ai hésité plusieurs mois » – avant de dire « oui » aux écolos qui le draguaient depuis quelque temps pour rejoindre l’exé­cu­tif en cas de victoire. « Dans ma tête, j’ima­gi­nais plutôt me lancer en poli­tique lors des élec­tions de 2026, quand mes deux enfants seront plus grands. Puis je me suis dit que j’al­lais avoir des regrets si les écolos arri­vaient au pouvoir et que je ne saisis­sais pas cette chance pour mettre en place des actions concrètes. Le risque aurait alors été que je devienne un mili­tant aigri. »

L’an­cien « lobbyiste citoyen », qui n’est pas encarté chez les Verts, est tout de suite envoyé dans le grand bain avec, à la fois, une vice-prési­dence à la Métro­pole et la prési­dence de LPA. « Je n’avais pas envi­sagé cela : je m’at­ten­dais plutôt à être délé­gué plutôt que vice-président à la voirie et aux mobi­li­tés actives. Et j’avais simple­ment demandé à être au conseil d’ad­mi­nis­tra­tion de LPA qui est un outil de tran­si­tion écolo­gique grâce à l’au­to­par­tage notam­ment. »

Jeu poli­tique

Fraî­che­ment élu, Fabien Bagnon s’amuse de « connaître déjà presque toutes les salles de réunion de la Métro­pole », écumées du temps où il était mili­tant. Il découvre en revanche le jeu poli­tique. « Quand je vois que Louis Pelaez, mon prédé­ces­seur chez LPA, qui est désor­mais dans l’op­po­si­tion, m’égra­tigne dans la presse, je ne peux m’em­pê­cher de me dire que c’est un peu cari­ca­tu­ral », rapporte-t-il.

Et s’il manie très bien la commu­ni­ca­tion du mili­tant, Fabien Bagnon avoue être moins à l’aise avec tout ce qui est repré­sen­ta­tion. « Ce n’est pas mon truc, mais je me fais violence », dit-il. Il a aussi dû rassu­rer les équipes de Lyon Parc Auto « sur la défen­sive » lors de la nomi­na­tion de ce Monsieur Vélo pour gérer les parkings lyon­nais. « J’ai rappelé que je ne suis pas anti-voiture et que je ne compte pas faire la révo­lu­tion chez LPA », conclut-il.

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