Un peu plus de 3 ans à la tête des HCL et Raymond Le Moign retourne au ministère de la Santé. Le décret portant nomination du directeur général des HCL au poste de directeur de cabinet du nouveau ministre de la Santé et de la Prévention, Aurélien Rousseau, est paru au Journal officiel ce jeudi 27 juillet, même si l’arrêté est daté du vendredi 21 juillet. Un poste qu’il connait bien pour l’avoir déjà occupé auprès d’Agnès Buzyn à partir de début 2018 puis d’Olivier Véran, de la mi-février à la fin mai 2020.
Raymond Le Moign a succédé au printemps 2020 à Catherine Geindre qui avait dirigé les Hospices Civils de Lyon pendant 3 ans, présidant aussi la Conférence des directeurs généraux de CHU à partir de fin 2018. Elle avait alors rejoint la Haute autorité de Santé.
Le 1er employeur de la métropole lyonnaise
Le successeur de Catherine Geindre connaissait bien l’univers des CHU pour avoir exercé des responsabilités dans plusieurs d’entre eux, notamment à Orléans, Nantes et Toulouse qu’il a dirigé pendant deux ans (2016 et 2017). Diplômé de l’IEP d’Aix-en-Provence et de l’Ecole nationale de santé publique de Rennes, Raymond Le Moign a alterné, au cours de sa carrière, des responsabilités hospitalières en régions et dans des cabinets ministériels auprès de Marisol Touraine (décembre 2013 à janvier 2016) comme directeur adjoint de cabinet puis avec Agnès Buzin et Olivier Véran avant que celui-ci ne se choisisse un nouveau directeur de cabinet en la personne de Jérôme Marchand-Arvier, secrétaire général puis directeur général adjoint de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).
A la tête du 2e CHU de France après l’AP-HP à Paris, Raymond Le Moign, 55 ans, dirigeait le 1er employeur de la métropole lyonnaise avec plus de 23 000 collaborateurs répartis en 14 établissements (13 en région lyonnaise et un dans le Var) et un budget annuel voisin des 2 milliards d’euros.
« Dormir sur un lit de camp, sans sortir du ministère pendant plus de 2 mois »
Interrogé dans le Grand Entretien de Lyon Décideurs en octobre 2020, Raymond Le Moign était revenu sur la crise sanitaire du printemps 2020 et notamment la période de confinement du 16 mars au 11 mai 2020, déclarant : « Je vais effectivement m’en souvenir toute ma vie. Je ne suis pas sorti du ministère pendant deux mois et demi, je dormais sur un lit de camp à côté de mon bureau et de celui des ministres que j’ai servis. Et il y a une chose que je ne trouve pas suffisamment rapportée dans les médias : d’autres, avant nous, ont dû gérer des crises tout aussi fortes et violentes que celle du Covid. Mais la particularité de cette crise, c’est qu’elle a duré huit semaines dans sa phase aiguë. Il y avait donc un risque d’épuisement qui fait que, à un moment donné, on aurait pu perdre le sens des priorités. Et je le dis sans ambages, l’État a tenu ». Et d’ajouter : « Quels que soient les griefs ou les faiblesses que les chambres parlementaires et les rapports d’évaluation vont identifier, notre pays a montré une incroyable capacité à faire face. Il nous faut maintenant un discours de vérité pour tirer les leçons de cette expérience, et j’y participerai, car cela fait partie du « service après vente » d’un directeur de cabinet du ministre de la Santé ».
Reste à savoir maintenant qui va succéder à Raymond Le Moign à la direction générale des HCL. La réponse ne devrait pas tarder à arriver. Tous les établissements des HCL ont décroché récemment la certification de la Haute Autorité de Santé, dont 4 avec la plus haute mention: « haute qualité des soins ».