LE MENSUEL DES POUVOIRS LYONNAIS

Le parcours d’Etienne Piquet-Gauthier : des jeux vidéos au mécénat

Après 12 ans dans l’univers des jeux vidéos chez Infogrames-Atari, Etienne Piquet-Gauthier a bifurqué sur le mécénat, créant sa structure puis la Fondation Saint-Irénée avec le Cardinal Barbarin. 13 ans, plus tard, il rejoint cet été l’Entreprise des possibles appelé par Alain Mérieux et enthousiaste à l’idée de se battre « pour sortir les gens de la rue ».

Négocier avec Ronaldo

Lyonnais de la tête et des pieds, pur produit mariste, pétri de scoutisme puis étudiant en droit à Lyon 3 et Aix-Marseille (Droit des médias et audiovisuel), Etienne Piquet-Gauthier rejoint l’aventure Infogrames à la fin des années 90. Les acquisitions du groupe lyonnais de jeux vidéo se multiplient, la production se structure. Les négociations des contrats d’édition avec les studios vont bon train.

Infogrames décroche la licence UEFA (celle de la FIFA est prise par son concurrent). Etienne Piquet-Gauthier se retrouve en 1ère ligne. « C’est un truc de fou. Je négocie avec le Brésilien Ronaldo et Nike. Et je bénéficie de la grande confiance de Bruno Bonnell et Thomas Schmider qui forment un très bel attelage », se souvient Etienne Piquet-Gauthier.

Achat de licences, négociation des licences de jeux, Etienne Piquet-Gauthier va ensuite travailler pour de gros éditeurs japonais passant par Infogrames pour distribuer leurs jeux en France. Mais, au bout de 7 ans, fin de l’histoire, les Japonais décident de reprendre en direct leur distribution. L’occasion de donner une nouvelle orientation à sa carrière, à l’aube des années 2010, en se tournant vers les causes d’intérêt général.

Passeur de générosité

Etienne Piquet-Gauthier crée sa propre structure de conseil en mécénat, Donifico, en partant du principe que la France dispose d’un cadre très favorable au mécénat, via les différentes déductions fiscales existantes. « Il faut juste faire évoluer les personnes dans leur rapport à l’argent et au don ». Avec le cardinal Philippe Barbarin, il crée la Fondation Saint-Irénée, pour toutes les œuvres sociales autres que celles directement liées au culte. Le binôme fonctionne à merveille.

Il parle d’une « vraie relation d’amitié avec Philippe Barbarin ». Parti d’une création ex-nihilo avec des donateurs fidèles, Etienne Pique-Gauthier précise : « Nous avons structuré, organisé une fondation autour de la collecte pour défiscaliser de l’ISF. En 13 ans, nous avons collecté 44 millions d’euros permettant de soutenir plus de 1 000 associations et des projets très variés, les Petites Cantines, le jumelage avec Mossoul en Irak, une intervention au Liban, sans parler des actions pendant la crise sanitaire. Les fonds aident au développement d’œuvres pas uniquement catholiques. Ce qui compte, c’est de fédérer les gens ».

Reconnue d’utilité publique, la Fondation Saint-Irénée abrite 9 fondations. « Nous avons connu des moments assez fabuleux, rien qu’avec des gens généreux comme des passeurs de générosité », ajoute Etienne Piquet-Gauthier.

Une cause qui nous dépasse

S’il a vécu intensément ces 13 années à la tête de la Fondation Saint-Irénée, Etienne Piquet-Gauthier ne se voyait pas faire toute sa carrière là-bas. Alors, quand Alain Mérieux -rencontré lors du jumelage avec l’Irak soutenu aussi par l’entrepreneur- le sollicite pour l’Entreprise des possibles, il n’hésite pas une seconde. « Cela n’étonne personne que j’aille travailler avec Alain Mérieux. C’est l’industriel mais aussi et surtout l’homme qui nous motive. De plus, l’Entreprise des possibles, c’est une cause qui nous dépasse : sortir les gens de la rue. J’ai accueilli sa proposition comme une marque d’amitié, de confiance. Faire en sorte que les gens bossent ensemble, pensent plus à donner qu’à recevoir en développant les dons de congés payés et en donnant de leur temps pour des actions de mécénat, c’est fabuleux ».

Etienne Piquet-Gauthier compte mettre à profit cet été pour prendre toute la dimension de son nouveau poste de délégué général (il succède à Patrick Lepagneul) et mettre au point son plan de bataille. Car le combat en direction des plus précaires et des sans-abri reste d’une actualité brûlante. Créée en 2019, l’Entreprise des possibles, qui fédère un collectif de 159 entreprises, aura franchi le cap des 10 000 personnes accompagnées en 2023.

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