LE MENSUEL DES POUVOIRS LYONNAIS

Ricardo Rodrigues, la revanche du cancre

Arrivé du Portugal à 11 ans alors qu’il ne parlait pas un mot de français, renvoyé des établissements scolaires à cause d’un comportement turbulent, Ricardo Rodrigues a véritablement trouvé sa voie dans l’entrepreneuriat. Fondateur de l’agence de recouvrement Uniprêt, il a également lancé en parallèle Kiilt, une start-up spécialisée dans l’obtention de crédits immobiliers.

On peut désormais dire de Ricardo Rodrigues qu’il est un multientrepreneur. Déjà à la tête de l’agence digitale de recouvrement et rachat de crédits Uniprêt, il a créé, cet été, la fintech Kiilt, qui se présente comme un assistant dans l’obtention d’un crédit immobilier. «Nous estimons les capacités d’emprunt des futurs propriétaires et délivrons des attestations de faisabilité d’un financement immobilier grâce à une analyse complète de la situation financière. Nous permettons également d’élaborer des dossiers personnalisés de financement béton en 48 h pour les emprunteurs. À l’heure où les taux de crédit immobilier remontent durablement, il est vraiment recommandé de passer par un tiers pour obtenir les meilleures conditions d’emprunt », vante Ricardo Rodrigues.

Le fondateur ambitionne d’accompagner 20 000 projets de crédit immobilier sur la première année et s’est lancé dans la constitution d’une équipe d’une quinzaine de collaborateurs, qui vont rejoindre ceux d’Uniprêt (7 salariés) dans une magnifique maison de maître transformée en bureaux à Vernaison. «Une levée de fonds de 2 millions d’euros est également en préparation pour financer la R&D et le déploiement publicitaire », annonce Ricardo Rodrigues.Dont on peut dire que rien ne le prédestinait à devenir serial entrepreneur. 

Révélation et désillusion 

Né dans une petite ville au sud de Porto, il quitte le Portugal pour la France à l’âge de 11 ans avec sa mère. Et débarque sans connaître un mot de français. Sa scolarité sera très compliquée : « J’ai été viré de mon collège et dirigé vers une 3e insertion. Après j’ai débuté un CAP dans la restauration. Mais j’ai été viré aussi. J’étais très turbulent en cours, je ne supportais pas de rester assis toute la journée. Par contre j’aimais travailler et tout se passait bien pendant mes stages», rembobine le quadra, qui commence donc à travailler à 16 ans, et sans aucun diplôme, en tant que serveur.

Après quelque temps, il quitte le monde de la restauration pour découvrir, sur les conseils d’un ami, la vente directe en devenant commercial pour KparK. Puis pour d’autres enseignes de vente d’équipements pour la maison où il perfectionne l’art du porte-à-porte. À la fois une révélation et une désillusion : «La vente et le conseil aux clients, je trouvais ça vraiment passionnant. Mais le problème, c’est que, souvent, le service aux clients ne suivait pas derrière. J’avais l’impression de participer à une forme d’escroquerie. Alors que je voulais gagner ma vie en apportant quelque chose aux gens », dit-il clairement.

Du porte-à-porte au digital 

La révélation a lieu alors qu’il est devant sa télé. « Je vois un jour un reportage sur le recouvrement de crédits, et je me dis que c’est un métier qui correspond à ce que je veux faire : on réconforte le client en lui apportant des solutions techniques », arme Ricardo Rodrigues. En 2011, alors qu’il n’a que 500 euros d’apport, il crée son entreprise SAAS Finances, spécialisée dans le courtage en regroupement de crédits.

Le porte-à-porte laisse ensuite place au digital, et le groupe prend en 2016 le nom d’Uniprêt. L’activité est en plein boom… jusqu’à la Covid. «Nous étions dans une phase d’accélération, et nous avions même prévu de doubler le chiffre d’affaires en 2020. Mais la pandémie a cassé la dynamique », déplore Ricardo Rodrigues. C’est justement pendant le confinement qu’il a l’idée de lancer Kiilt. « J’avais envie de créer une start-up de la Tech qui apporte de l’innovation. Et il n’y a pas de concurrent qui apporte un service comme le nôtre », avance Ricardo Rodrigues, qui dit aujourd’hui être devenu patron «par nécessité ». Et il semble que c’était bien sa voie.

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