Vous portez avec le député LR Alexandre Vincendet, un projet de loi visant à détricoter les statuts de la Métropole. Quel est le sens de cette démarche ?
Etienne Blanc : La Loi Maptam, à l’origine de la création de la Métropole de Lyon en 2015, a créé sur un même périmètre deux légitimités concurrentes. Vous avez d’un côté la municipalité, avec le maire élu par les habitants de sa ville, et d’un autre la Métropole de Lyon, une collectivité à statut particulier avec des représentants élus lors d’une autre élection, qui a pourtant eu lieu le même jour.
Sauf qu’aujourd’hui, seulement 21 maires des 59 communes de la Métropole siègent au conseil métropolitain. Vous avez donc des communes qui ne sont plus représentées. Le pouvoir politique métropolitain peut ainsi ne pas tenir compte de l’avis de ces maires. Et lorsque vous n’écoutez pas l’avis de ces communes, vous les méprisez. Ce système n’est pas viable. Il ne peut pas fonctionner. Nous voulons aujourd’hui remettre les communes au cœur de la Métropole, en permettant à chacune des 59 communes de siéger au conseil métropolitain.
➔ À lire aussi : Sébastien Michel : « Je vais m’investir pleinement dans cette mission »
Comment les maires réagissent à ce projet de loi ?
Beaucoup m’ont dit que j’avais raison, que c’était la seule solution pour que les communes retrouvent une place au sein du conseil métropolitain. Pendant ma campagne pour les sénatoriales, les élus des petites communes m’ont fait part de leur inquiétude. Ils se demandaient ce qu’ils allaient devenir. Nous demandons maintenant à chaque commune de s’exprimer sur le texte.
Nous verrons combien répondront favorablement et nous ferons ensuite le travail politique à Paris, tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat pour expliquer que c’est la seule solution pour sortir de cette situation invraisemblable. Je respecte infiniment ceux qui ont une vision métropolisée, affirmée, un peu autoritaire et centralisée. C’est leur opinion, ça n’est pas la mienne. Je pense que la France a besoin des maires.
Quelles sont les chances de voir votre loi enterrer la loi Maptam ?
J’ai lu dans la presse que je n’avais aucune chance, je ne vois pas pourquoi. Je reçois beaucoup d’encouragements, on va voir ce que ça va donner, le travail débute. C’est un projet de loi contesté, donc on va mener une bataille politique. Bruno Bernard dit qu’un retour en arrière n’est ni possible, ni souhaitable. C’est faux, ce qu’une loi a fait, une autre peut le défaire.
Pourquoi Lyon aurait un statut différent de celui de Paris ou Marseille ? Je comprends qu’il dise que ce n’est pas souhaitable. Il exerce le pouvoir, exécute la politique qu’il a annoncé et peut l’imposer aux communes même si celles-ci ne sont pas d’accord, comme sur le sujet des voies lyonnaises à Oullins par exemple. C’est pour cela qu’à travers ce texte, je veux défendre les communes et les maires, et mettre fin à ces conflits de légitimités entre les municipalités et la Métropole.