Les librai­ries de quar­tier séduisent

L’une est installée sur le plateau de la Croix-Rousse, l’autre en face du tramway de la place Guichard. Vivement Dimanche et La Librairie du Tramway souhaitent attirer une clientèle d’habitués, en misant sur la proximité avec le client et la qualité des livres à disposition.
Vivement dimanche vs librairie du tramway

L’his­toire

Maya Flan­din arrive en 1997 à la Croix-Rousse avec le souhait de créer une librai­rie de quar­tier de taille humaine, simple, chaleu­reuse et acces­sible à tous, dési­rant se démarquer des masto­dontes du livre, Flam­ma­rion ou Décitre, situés place Belle­cour : « En travaillant à la Fnac, je voyais des libraires qui avaient beau­coup de connais­sances, mais qui ne les trans­met­taient pas forcé­ment. Et moi je voulais créer une librai­rie géné­rale qui accueille tout le monde. » La libraire a ouvert deux nouvelles boutiques dans le quar­tier, une regrou­pant toutes les lectures jeunesse, l’autre, les livres de tourisme et de beaux-arts.

Fondée en 2000 par l’an­cienne proprié­taire Anne Casti­nel, la librai­rie voit le jour en même temps que l’ar­ri­vée du tram­way place Guichard, un terrain neuf pour la boutique de livres qui, à l’époque, rencon­trait peu de concur­rence, à part la Librai­rie Rive Gauche rue de Marseille et Le Rameau d’Or, dans le 6e arron­dis­se­ment. « Le chiffre d’af­faires du maga­sin restait rentable, mais un peu bas, c’était toute­fois une volonté de ne pas trop se déve­lop­per pour que ça n’em­piète pas sur sa vie person­nelle. »

La librai­rie

Librai­rie géné­ra­liste, Vive­ment Dimanche fait se côtoyer des litté­ra­tures popu­laires et exigeantes et propose de tout : livres jeunesse, bandes dessi­nées, polars… Sauf des manuels scolaires et para­sco­laires, dispo­nibles unique­ment sur commande car le rayon comporte des condi­tions de vente trop parti­cu­lières et demeure peu rentable : « On n’est pas dans un boulot de libraire. On le fait pour rendre service parce que les clients en ont besoin, c’est tout. »

Se défi­nis­sant comme géné­ra­liste et indé­pen­dante, La Librai­rie du Tram­way possède un gros pôle litté­ra­ture, poche et grand format qui demeure sa marque de fabrique et vend égale­ment des livres illus­trés d’art, de cuisine et aussi des livres jeunesse et sciences humaines. « On a une clien­tèle d’ha­bi­tués. En tant que commerce de proxi­mité, on essaie de se rendre dispo­nible dans tous les rayons. On fait tout, sauf le reli­gieux. Il y a assez de librai­ries spécia­li­sées à Lyon pour répondre à la demande. »

Les anima­tions

Soucieuse de dyna­mi­ser sa librai­rie, Maya Flan­din orga­nise tous les mois une réunion du club pour les ados où ils peuvent fabriquer leurs livres, rencon­trer des auteurs, écrire des haïkus et aussi échan­ger leurs coups de cœur : « Nous formons les lecteurs de demain et on a remarqué qu’il y a un âge où lire devient quelque chose de scolaire. C’était impor­tant pour moi de leur propo­ser un espace où ils peuvent varier leurs lectures. »

Se déve­lop­pant sur 120 m2, La Librai­rie du Tram­way orga­nise des rencontres avec des auteurs et possède une salle de lecture où, une fois par mois, un groupe de 10 à 20 personnes vient pour discu­ter de théma­tiques diverses défi­nies à l’avance, à propos d’un auteur, d’un livre, d’un pays… « On a aussi un club pour ados où l’on parle des décou­vertes que l’on a faites et eux de ce qu’ils ont lu. Cela permet de casser cette image d’in­tello qui lit, chez les ados. »

Valen­tine Briant
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