Ils n’allaient sûrement pas rater cela. Les trois leaders de la droite lyonnaise Pierre Oliver, Alexandre Vincendet et Philippe Cochet ont profité de la venue de Nicolas Sarkozy, de passage à Lyon mardi soir pour dédicacer son dernier ouvrage intitulé « Le temps des combats », pour échanger quelques minutes avec l’ancien chef de l’Etat. Arrivé en gare de Lyon-Perrache en fin d’après-midi et reparti en début de soirée, Nicolas Sarkozy s’est donc offert une virée express en terre lyonnaise, d’abord à Decitre où plus d’une centaine de sympathisants l’attendaient de pied ferme, puis sur la terrasse du Café Bellecour, repris il y a quelques mois par l’ancien footballeur Dominique Casagrande.
« C’est la personne qui nous a donné envie de nous engager en politique. Sa voix compte, c’est un grand homme de notre famille politique et c’est important d’être là aujourd’hui », expliquaient de concert Pierre Oliver et Alexandre Vincendet, tout heureux de prendre la pose aux côtés de l’ancien locataire de l’Elysée. Michel Noir, ancien ministre et maire de Lyon, et Laurent Abitbol, président de Marietton Développement, groupe numéro 1 du voyage en France dans lequel Nicolas Sarkozy intervient comme conseil depuis 2022, étaient aussi de la partie.
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Absent de marque, Laurent Wauquiez s’est quant à lui fait excuser. « Il a bien sûr été prévenu de la venue de Nicolas Sarkozy à Lyon, mais il est à Paris aujourd’hui », nous a-t-on expliqué dans l’entourage de l’ancien locataire de l’Elysée. Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes bouderait-il l’ancien chef d’Etat, vexé par ses récentes sorties médiatiques ? Cet été, dans une interview accordée au Parisien, Nicolas Sarkozy estimait que Laurent Wauquiez jouait « petit-bras » dans la course pour 2027. « Je n’ai pas du tout été sévère avec Laurent. C’est un garçon qui a beaucoup de talent, certainement l’un de ceux qui en a le plus, mais après, c’est à lui de mettre la clé pour démarrer le moteur. L’expression « petit-bras » m’est totalement étrangère », a rectifié l’ancien Président dans un sourire.

Nicolas Sarkozy soutien de Pierre Oliver
Invité à réagir sur la politique lyonnaise, Nicolas Sarkozy a glissé un tacle appuyé aux écologistes Grégory Doucet et Bruno Bernard : « Bien sûr que la défense de l’environnement c’est important. Mais quand on prétexte défendre l’environnement et qu’on appartient en réalité à l’extrême-gauche, cela s’appelle un mensonge. » Et l’ancien chef de l’État de lancer ensuite un message clair aux futurs candidats de la droite à Lyon, et notamment à Pierre Oliver : « C’est à eux de jouer, pas à moi. Les leaders doivent se construire par eux-mêmes. Le maire du 2e est un ami, il fait du très bon travail pour son arrondissement. Je crois en lui, il a un avenir. » « On échange régulièrement sur la situation du pays, sur l’actualité politique nationale mais aussi sur la situation locale. On essaie de le tenir informé de ce qui se passe ici », expliquait plus tôt le jeune maire d’arrondissement.
Avant de reprendre son TGV et de poursuivre ses dédicaces à Versailles, Orléans ou Annecy dans les prochains jours, Nicolas Sarkozy s’est aussi prononcé sur la tactique la plus opportune pour la droite en 2027. « La droite a toujours la tentation de se diviser mais elle ne peut gagner que si elle s’unit. Et l’union ne doit pas se faire au sein d’un seul parti politique. Il faut rassembler tout le monde. »
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Des propos qui font forcément sens pour Alexandre Vincendet, qui s’affichait la semaine dernière avec Gérald Darmanin, et qui milite aussi pour une large alliance à droite. « Je plaide pour un grand rassemblement. Il faut que nous arrivions à nous entendre. Il n’y a que comme cela qu’on pourra y arriver, à Lyon comme au niveau national », explique le député du 7e arrondissement, en faveur d’une alliance avec les troupes macronistes.