Journée lyonnaise pour Laureline Serieys, la directrice générale d’Uber France. Lors de son arrivée à la tête de la plateforme voici 3 ans, la quadragénaire passée par le BCG (Boston Consulting Group), Google et le Crédit Agricole (Sofinco) avant Uber, avait promis de rencontrer chaque année les chauffeurs dans chacune des villes d’implantation (27 en France). Engagement tenu.
La rentrée de Laureline Serieys prend des allures de tour de France avec un passage obligé à Lyon, 3e ville française en nombre de chauffeurs après Paris et Nice. Sur 35 000 chauffeurs VTC inscrits à la plateforme, 2 060 sont lyonnais (dont 315 nouveaux depuis le 1er janvier dernier) avec 1 500 en activité chaque semaine.
50 chauffeurs rassemblés Maison Vitton
Une bonne cinquantaine de chauffeurs avait répondu à l’invitation de leur boss, à la Maison Vitton dans le 6e arrondissement. « Nous avons évoqué les enjeux écologiques avec le verdissement des flottes de véhicules, précise Laureline Serieys. De 85% de véhicules diesel il y a quelques années, nous nous sommes fixés comme objectif d’arriver à 0 diesel fin 2024, tout en montant à 50% de véhicules électriques. Nous investissons 75 millions d’euros dans les véhicules électriques en accompagnant les chauffeurs, via une cagnotte ».
En clair, la course en voiture électrique peut être facturée plus chère (3 centimes de plus par km) et Uber double la mise. Un chauffeur qui travaille 42 heures par semaine, peut disposer de 4 500 euros au bout de 3 ans pour financer l’achat de son véhicule électrique. Autre sujet évoqué, la sécurité, avec une enveloppe de 500 000 euros pour qu’Uber prenne en charge à 50% l’installation de caméras dans les VTC.
25% de commission pour Uber
Le dialogue social et les rémunérations ont également été évoqués. « Depuis l’automne 2022, on a rehaussé le tarif minimum de la course, qui est passé de 6 euros nets pour le chauffeur à 7,65 euros, soit un gain de + 27%. On a augmenté le tarif de certaines courses pour que les chauffeurs les acceptent. Les tarifs ont évolué pour les chauffeurs qui investissent dans de beaux véhicules : c’est le tarif berline », ajoute Laureline Serieys. Sur chaque course, Uber prélève une commission de 25%, les chauffeurs touchant les 75% restants.
« Situation difficile à comprendre »
Dernier sujet de préoccupation purement lyonnais, celui de la mise en place de la ZTL (Zone à trafic limité) dans le centre-ville. « 20% du trafic des chauffeurs de VTC se situe dans le périmètre de la ZTL à Lyon et il s’effectue à 49% la nuit. Les chauffeurs de taxi ont eu la confirmation qu’ils pourraient avoir accès à la ZTL. En ce qui concerne les chauffeurs Uber, nous n’avons toujours pas de réponse à nos questions. C’est une situation difficile à comprendre », déclare Laureline Serieys.
Créé en 2008 et présent dans 70 pays, Uber revendique 5 millions de clients en France où il s’est implanté fin 2011 avant d’arriver en 2013 à Lyon. Si le cadre juridique de l’activité des chauffeurs reste flou, la directrice générale d’Uber France rappelle que « ce sont des indépendants et ils sont 89% à être attachés à leur statut d’indépendant ».