Le rendez-vous est déjà noté dans son agenda. Le 13 octobre prochain, Hervé Affagard passera la soirée dans les travées du stade Georges-Pompidou à Valence, pour la 7e journée de Pro D2. Le dirigeant-fondateur de la biotech lyonnaise MaaT Pharma (65 collaborateurs), spécialisée en oncologie, assistera au match entre Valence-Romans et le Rouen Normandie Rugby, son club de cœur et de toujours. « Je viens les voir dès qu’ils jouent dans la région, à Oyonnax, Valence ou Grenoble, confesse le dirigeant normand. Le problème, c’est qu’ils prennent à chaque fois une grosse branlée, donc mes enfants me demandent pourquoi on continue d’aller les voir ! »
Cet attachement au club rouennais, englué depuis le début de saison dans les bas fonds de la deuxième division, Hervé Affagard le cultive depuis l’adolescence. « J’ai commencé à jouer en minimes lorsque j’avais 14 ans, après m’être fait embarqué par mon frère qui jouait avec ses potes. Et puis j’ai porté le maillot jusqu’à l’équipe seniors. »
Le troisième-ligne est doué. Repéré sous les couleurs du Racing Rugby Club de Rouen — l’ancêtre du RNR —, il intègre les sélections régionales de Normandie, joue avec un certain David Auradou (41 sélections en équipe de France et 5 titres de champion de France), et rejoint même les sélections inter-régionales aux côtés des meilleurs joueurs de Normandie, de Bretagne, d’Île-de-France et des Flandres. « J’ai eu la chance de faire partie d’une bonne génération mais nous étions bien loin des statuts professionnels d’aujourd’hui. Le club nous payait seulement nos pleins d’essence, c’était une autre époque ! »
« Se rentrer dans la quiche »
Mais lorsque sa carrière en entreprise démarre, Hervé Affagard s’éloigne peu à peu des rucks et des mêlées. « Le rugby est passé au second plan, mais j’ai toujours retrouvé les terrains en fonction des régions où je partais travailler. » Il intègre ainsi l’équipe de Riom, en Fédérale 3, durant ses années clermontoises, joue en tant qu’invité dans l’équipe de l’ENA durant sa pige parisienne et prend sa licence avec le club de Saint-Genis-Laval, lors de son arrivée à Lyon en 2011. « Le rugby m’a toujours suivi quand j’ai déménagé. C’est un bon moyen pour s’intégrer dans un endroit où vous ne connaissez personne. »
La passion, elle, n’est jamais partie. Le chef d’entreprise chausse encore les crampons chaque week-end ou presque avec l’équipe de Sainte-Foy-lès-Lyon en rugby à XIII à toucher, une version plus édulcorée sans placages. « J’aime le combat, j’adore rentrer dans la quiche des adversaires, je me suis pété le nez plusieurs fois mais j’ai senti ces dernières années que je ne pouvais plus trop répéter les contacts », indique-t-il depuis son bureau avec vue sur le Matmut Stadium de Gerland, l’antre du LOU Rugby. Dans ce stade, le dirigeant avait réuni plusieurs dizaines d’investisseurs à l’automne 2021 pour annoncer l’entrée de sa société sur le marché Euronext.
« J’échange assez souvent avec Yann Roubert, le président du LOU, et je vais voir de nombreux matchs du LOU à Gerland avec mes enfants qui jouent eux aussi. Nous avons des places pour la Coupe du monde pour voir les All Blacks et France-Italie à Décines. » Une affiche à laquelle il avait déjà assisté, lors de la Coupe du monde 2015, à Twickenham, le temple du rugby anglais. « C’est un super souvenir mais j’adorerai maintenant assister à un LOU-Rouen en Top 14 dans quelques années ! » Avec MaaT Pharma pour sponsoriser le XV normand ? « Pourquoi pas, cela voudrait dire qu’on aurait du blé, je suis pour ! »
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