Jean Tourette : Kiblind, l’aven­ture inat­ten­due

À la fois magazine gratuit dédié à l'illustration, agence spécialisée dans la communication visuelle et atelier d'impression d'affiches, Kiblind a désormais des ambitions hors des frontières françaises entre l'ouverture d'un bureau à Montréal, la version anglaise de Kiblind à venir et la première édition, début octobre, d'un festival international de l’illustration aux Subs.
Jean Tourette co-fondateur et directeur associé de Kiblind Jean Tourette co-fondateur et directeur associé de Kiblind © DR

Lorsqu’il imprime le 1er numéro de Kiblind Maga­zine monté avec une bande de copains de promo de Sciences Po Lyon en mai 2004, Jean Tourette ne se doutait pas une seconde qu’il se lançait dans une telle aven­ture. Déjà, la longé­vité de la revue gratuite dédiée à l’art visuel et à l’illus­tra­tion qui prépare en ce moment son 85e numéro. « On s’est lancé avec l’en­vie de créer un support de presse pour montrer que l’illus­tra­tion est un art et faire décou­vrir des artistes émer­gents. Mais on ne connais­sait personne et on n’avait pas d’argent. À l’époque, on aurait jamais pu imagi­ner que le maga­zine exis­te­rait encore 20 ans plus tard », résume Jean Tourette

Des colla­bo­ra­tions pres­ti­gieuses

Deuxième bonne surprise, le succès de l’agence de commu­ni­ca­tion visuelle Kiblind, fondée en 2008 « avec l’objec­tif de départ de montrer que l’illus­tra­tion est un art appliqué et de soute­nir finan­ciè­re­ment le déve­lop­pe­ment du maga­zine ». La struc­ture instal­lée près de la place Satho­nay emploie désor­mais près d’une tren­taine de colla­bo­ra­teurs et peut faire valoir de nombreuses colla­bo­ra­tions pres­ti­gieuses (Ville de Lyon, Prin­temps de Bourges, Nuits Sonores, Paris Plage, Dr. Martens France, Snap­chat, Adobe…) pour la réali­sa­tion d’af­fiches, la créa­tion d’iden­tité visuelle ou de design graphique…

Le troi­sième étage de la fusée Kiblind est rajouté en 2017, avec l’im­pres­sion « maison » de posters d’illus­tra­teurs du monde entier, distri­bués auprès d’un réseau d’une centaine de points de vente en France et sur inter­net. « On devrait vendre envi­ron 10 000 posters cette année, dont 40% à l’étran­ger », souligne Jean Tourette. Soit un ensemble qui devrait dépas­ser les deux millions d’eu­ros de chiffre d’af­faires cette année. « En fait, on peut dire que Kiblind est un éco-système qui s’auto-alimente, avec le maga­zine comme socle, l’agence qui réalise les 2/3 de l’ac­ti­vité comme poumon et l’ate­lier d’im­pres­sion comme prolon­ge­ment commer­cial », détaille Jean Tourette.

Vendre des affiches en Amérique du Nord

Portée par cette bonne dyna­mique, Kiblind a désor­mais des ambi­tions à l’in­ter­na­tio­nal. Déjà présente avec une antenne à Paris, l’agence vient d’ou­vrir un bureau à Montréal piloté par Gabriel Viry, un autre des trois membres fonda­teurs encore présent dans l’aven­ture avec Jéré­mie Marti­nez en charge de la direc­tion artis­tique de Kiblind. « L’idée avec Montréal, c’est de propo­ser nos services d’agence de commu­ni­ca­tion visuelle, mais aussi de déve­lop­per l’ac­ti­vité posters en Amérique du Nord qui repré­sente déjà 25% de nos commandes », souligne Jean Tourette, qui a égale­ment la volonté de déve­lop­per son réseau de lieux de vente d’af­fiches dans plusieurs capi­tales euro­péennes dont Londres, Berlin et Barce­lone. « C’est en cours », affirme-t-il.

Cette inter­na­tio­na­li­sa­tion s’ap­plique aussi au maga­zine Kiblind – qui passe d’une paru­tion trimes­trielle à semes­trielle – avec le lance­ment d’une version traduite en anglais dès le prochain numéro de janvier.

Autre nouveauté qui mobi­lise l’équipe de Kiblind, la créa­tion d’un festi­val « entiè­re­ment gratuit », nommé IF (pour Illus­tra­tion Festi­val), qui va rassem­bler 80 artistes inter­na­tio­naux les 7 et 8 octobre prochain aux Subsi­tances. « C’est un projet ambi­tieux. Nous voulons faire de ce festi­val dédié à l’illus­tra­tion un événe­ment de réfé­rence mondiale. En fait, je vois ce festi­val comme une sorte version gran­deur nature du maga­zine », commente Jean Tourette. On est effec­ti­ve­ment bien loin du premier numéro un peu bancal lancé par des étudiants il y a presque 20 ans. Et l’en­thou­siasme est toujours là.

Une du numéro 84 – © Kiblind

Bio Express

17/08/1980 Nais­sance
2004 Premier numéro de Kiblind
2008 Créa­tion de l’agence de commu­ni­ca­tion Kiblind
2017 Lance­ment de l’ac­ti­vité d’im­pres­sion d’af­fiches
2023 Kiblind s’ins­talle à Montréal et lance son festi­val

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