LE MENSUEL DES POUVOIRS LYONNAIS

DOSSIER : Les 20 figures qui comptent vrai­­­­­­­­­ment à Lyon (CPME et CCI)

Lyon Décideurs lève le voile sur 20 femmes et hommes de l’ombre qui exercent leur influence auprès de leurs « patrons » qui sont, eux, en première ligne, et avec qui ils forment un binôme.

Secrétaire général de la CPME © DR

Frank Lebel, le successeur

Un Frank auprès d’un Franck, un homme de l’ombre qui succède à un ex-homme de l’ombre désormais en première ligne. Frank Lebel forme avec Franck Morize, l’ancien secrétaire général devenu président, le nouveau binôme à la tête de la CPME du Rhône.

Recruté il y a un an, il a pour job d’animer l’équipe d’une vingtaine de permanents de l’organisation patronale et se pose comme le « premier conseil » de Franck Morize. « Mon rôle n’est pas de dire “oui” à tout. Je dois être capable de lui dire quand quelque chose ne va pas. Justement parce que je reste dans l’ombre et que l’on voit parfois mieux quand on n’est pas dans la lumière », affirme-t-il avec conviction.

Breton d’origine, titulaire d’un master de management international, Frank Lebel, 46 ans, a commencé sa carrière en passant plusieurs années en Europe, Amérique du Nord et Afrique pour y réaliser des études et diagnostics économiques. « Mais je ne voulais pas faire carrière au sein de multinationales, alors je me suis réorienté et j’ai découvert ce qu’étaient les chambres consulaires », rapporte Frank Lebel qui rejoint la direction générale des services de la chambre de métiers et de l’artisanat de Savoie en 2009 puis celle du Rhône en 2013. Pendant près de dix ans, il cumule les fonctions de secrétaire général et de directeur général des services de la chambre de métiers et de l’artisanat du Rhône.

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Tout en occupant aussi, depuis juillet 2021, la fonction de directeur du Cofil, l’association qui fédère les propriétaires des murs d’Eurexpo (chambres consulaires, Medef, CPME…). En une dizaine d’années de fonctions à Lyon, Frank Lebel a su se faire apprécier dans le monde patronal et consulaire lyonnais où ses compétences, sa discrétion et sa diplomatie sont reconnues et soulignées. De quoi taper dans l’œil de François Turcas, l’ancien taulier de la CPME, qui recherchait alors un successeur à Franck Morize. Et qui fit matcher les deux Fran(c)k.

Directeur général de la CCI Lyon Métropole © DR

Nicolas Bonnet, le facilitateur

Pas tout à fait dans l’ombre, le directeur général de la CCI Lyon Métropole bénéficie d’une certaine autonomie. Son patron, Philippe Valentin, avec qui il forme un binôme efficace, aime déléguer, voire confier la responsabilité complète de certains dossiers à son DG. Témoin, l’avenir du Banc national d’épreuve stéphanois pour lequel Nicolas Bonnet, 50 ans, enchaîne les rendez-vous à Paris dans les ministères comme pour d’autres dossiers d’ailleurs.

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Pour avoir passé un an au service de presse à l’Élysée sous Chirac (1999-2000), Nicolas Bonnet, diplômé de HEC, n’est pas dépaysé. « Ce lien de confiance avec le président de la CCI est primordial. Il faut à la fois être force de proposition vis-à-vis des élus, avoir un rôle d’impulsion, recaler, recalibrer. Ne pas être qu’un simple exécutant, mais être un facilitateur, avoir un réseau, savoir donner du liant quand ça se crispe en haut. » Et Nicolas Bonnet de constater que le contact n’est jamais rompu entre hommes de l’ombre, même lorsqu’il y a avis de tempête entre les numéros 1. « Nous sommes là pour faire avancer les dossiers et être un amortisseur s’il le faut. La frustration, c’est celle parfois du temps politique qui n’est pas le même que celui des chefs d’entreprise », ajoute-t-il.

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Celui qui a commencé sa carrière à la Caisse des dépôts avant de diriger Action Logement en Auvergne-Rhône-Alpes et de faire un premier passage à la CCI Lyon comme secrétaire général entre 2014 et 2018, avant d’y revenir au printemps 2021, manie avec dextérité les dossiers à l’intersection des mondes économiques et politiques. Pas étonnant qu’il soit comme un poisson dans l’eau à son poste.

Directeur général de la CCI de région Auvergne-Rhône-Alpes © DR

Serge Boscher, l’entregent

Recruté début 2019 par le président de la CCI régionale, Philippe Guérand, Serge Boscher, un ex-homme de l’ombre désormais en première ligne, tient à rester discret, rappelant le « devoir de réserve » de son poste. À 58 ans, ce haut fonctionnaire, diplômé de l’École nationale supérieure des postes et télécommunications, ancien élève associé de l’ENA, a commencé sa carrière chez France Télécom avant d’enchaîner les missions comme contrôleur général du ministère de l’Économie et des Finances.

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Passionné d’international, il a notamment été chef du service économique régional d’Afrique australe, mais aussi directeur général de l’AFII, l’Agence française pour les investissements internationaux (l’ancêtre de Business France). C’est aussi un homme de cabinet ministériel qui a travaillé à Bercy pour une demi-douzaine de ministres de l’Économie, de Francis Mer à Christine Lagarde, en passant par Alain Lambert, Hervé Gaymard, François Loos et Jean-Louis Borloo. Sans oublier plusieurs directions d’administration centrale. Bref, un directeur général avec de l’entregent et une bonne connaissance des sphères parisiennes, ce qui est toujours utile à ce poste.

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