« Au-delà de l’entente cordiale entre Gérard Collomb et François Turcas basée sur un profond respect réciproque, tous deux ont su transcender leur cause pour n’en épouser qu’une seule : celle du territoire. » Franck Morize, président de la CPME Rhône et bras droit de François Turcas pendant 25 ans comme secrétaire général de l’organisation patronale, résume d’une phrase les liens forts qui unissaient les deux hommes disparus à trois jours d’intervalle.
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Ils représentaient une formidable incarnation de ce fameux écosystème lyonnais si souvent évoqué. Et, même s’ils ont siégé sur des bancs politiques différents à la Région ou à la Ville et à la Métropole (le patron de la CGPME d’alors était élu sur les listes de Charles Millon), ils ont toujours su se retrouver pour faire avancer la cause des entrepreneurs et tous les grands dossiers économiques ou d’aménagement.
Dans le 9e arrondissement, au-delà de l’arrivée de la CGPME en 1997, l’organisation patronale a agi auprès de Gérard Collomb dans sa « chasse aux entreprises » pour qu’elles s’installent ou confortent leur implantation dans son fief : d’Infogrames au déploiement de Fiducial sur plusieurs immeubles en passant par l’Idrac, Bayer, sans oublier la transformation du quartier de l’Industrie avec l’arrivée, entre autres, de Cegid en 2003.
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« Aux côtés de Gérard Collomb, nous avons été partie prenante dans un nombre impressionnant de projets : l’ENE (Espace numérique entreprise), OnlyLyon, LVE (Lyon, ville de l’entrepreneuriat) et, chapeautant tout cela, l’instance GLEE, Grand Lyon l’esprit d’entreprise », rappelle Franck Morize.
Le GLEE travaillait à deux niveaux : les directeurs et secrétaires généraux de la Métropole de Lyon, la CCI, la chambre de métiers et de l’artisanat, la CPME et le Medef Lyon Rhône se réunissaient régulièrement, tandis que les présidents, sous la houlette de Gérard Collomb, se voyaient au moins deux fois par an. Certains se souviennent même d’avoir participé à « un GLEE décentralisé à Beauvau »…
« Faculté de savoir décider vite »
« On va se rendre compte qu’on a vécu une époque bénie des Dieux à Lyon, estime Emmanuel Imberton, président de la CCI Lyon Métropole de 2012 à 2019. Il y avait une ambiance exceptionnelle et une véritable gouvernance économique. Gérard Collomb a su mettre en place une collaboration impressionnante avec les milieux économiques. Il a fait changer de dimension la métropole lyonnaise. Et la complicité très forte entre Gérard Collomb et François Turcas a été essentielle. »
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Bruno Bonnell, le fondateur d’Infogrames que le maire du 9e de l’époque attire sur les quais de Saône, se souvient de la capacité de Gérard Collomb à faire avancer les dossiers en prenant des décisions rapides. « Il avait la mèche courte entre la présentation du projet et la décision.
Que la réponse soit oui ou non, Gérard Collomb avait cette faculté de savoir décider vite. C’est un aspect qui plaisait bien aussi à François Turcas », expose-t-il. Et Emmanuel Imberton de conclure : « Gérard Collomb ne manquait jamais une occasion de rappeler que l’entreprise est là pour créer de la richesse et qu’une fois la richesse créée, on peut ensuite redistribuer. C’était son côté saint-simonien. »
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