LE MENSUEL DES POUVOIRS LYONNAIS

Ceser : le Medef passe à nouveau son tour…

Dans le microcosme lyonnais qui gravite autour du Ceser, c’est la grande question : pourquoi le Medef et le collège 1 dans son ensemble n’ont-ils pas cherché à reprendre la main à l’occasion du renouvellement de janvier 2024 ? Sans doute parce que Laurent Wauquiez apprécie Antoine Quadrini, le président sortant.

Le psychodrame de 2018 est encore dans toutes les têtes. Explications : la présidente sortante, Sybille Desclozeaux, représentante du collège 1, après avoir dit qu’elle ne se représentait pas, se ravise et laisse entendre qu’après tout elle pourrait repartir pour un tour suscitant l’incompréhension de son camp.

Dans le même temps, le collège 2 qui regroupe les syndicats de salariés fait savoir qu’après plus de 45 ans de présidence patronale du Ceser, il veut l’alternance et donc un président du collège 2 ou 3.

Antoine Quadrini, tapi dans l’ombre, mais disposant d’une influence grandissante – il est passé d’une présidence de commission à la deuxième puis la première vice-présidence de l’organisation – met tout le monde d’accord. Le collège 2 se rallie à sa candidature au nom de l’alternance. Le collège 1 n’est pas en mesure de faire quoi que ce soit, Antoine Quadrini est élu sans la moindre opposition.

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Le Medef ne répond pas aux appels du pied des syndicats

Grand spécialiste du paritarisme pour avoir dirigé, entre autres, l’Unedic à Paris en plein Covid, Éric Le Jaouen, ancien président du Medef de la Loire, à la tête de la commission Économie du Ceser semble, un moment donné, un candidat possible pour le renouvellement de janvier 2024.

Sauf qu’il n’a pas le soutien de sa propre organisation. Le collège 2 envoie des signaux à plusieurs reprises au collège 1, fin 2022 et début 2023 pour en savoir plus sur ses intentions. Aucune réponse ne vient. Alors, les syndicats de salariés sortent du bois. Hormis FO qui se rallie au président sortant, les sept autres organisations syndicales font savoir qu’au nom de la même alternance qui les a fait soutenir Antoine Quadrini en 2018, elles considèrent à leur tour que la présidence du Ceser leur revient. Leur candidat sera Jean-Marc Guilhot de la CFDT.

Dans un premier temps, Éric Le Jaouen fait savoir qu’il ne voit pas d’un mauvais œil cette candidature de Jean-Marc Guilhot dans l’optique d’un Ceser « qui peut-être un formidable outil du dialogue social dans la région ». Mal lui en prend. Le Medef Auvergne-Rhône-Alpes lui fait comprendre que ce n’est pas la position de l’organisation patronale. Visiblement Jean-Luc Raunicher et Philippe Guérand s’alignent sur Laurent Wauquiez. Ils estiment que le renouvellement d’Antoine Quadrini est la meilleure des solutions. Celle qui leur convient en tout cas.

« Nous avons fait le choix de la continuité », déclare le Medef Auvergne-Rhône-Alpes, sans plus de précision, expliquant n’avoir pas de candidat qui s’impose naturellement.

Même tonalité du côté de la CPME Auvergne-Rhône-Alpes. Cyril Amprino, son secrétaire général, est satisfait de la mandature écoulée. « L’équipe Quadrini a bien travaillé de façon fédératrice et dans une bonne relation avec la Région. Les conditions sont réunies pour continuer. Nous en avons discuté au sein de nos instances dirigeantes et décidé de poursuivre ainsi. Même s’il vient du collège 3, n’oublions pas qu’Antoine Quadrini est un entrepreneur culturel avec l’Urfol Cinéma. Cela nous va. »

De son côté, Bruno Cabut pour l’U2P (Union des entreprises de proximité : artisanat, Capeb, CGAD, UNAPL), aussi au diapason des deux autres organisations patronales, ajoute : « Nous avons auditionné les deux candidats connus à la présidence qui ont pu présenter leur projet. Puis nous avons eu une réunion statutaire à l’issue de laquelle nous avons décidé d’apporter notre soutien à Antoine Quadrini. Nous donnons une directive pour que nos représentants dans le prochain Ceser votent en ce sens. » Et de conclure : « Il y a une solidarité du collège 1. Nous sommes unitaires et solidaires, ce qui n’était pas le cas en 2018. »

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