Raymond Barre en rêvait. Son successeur Gérard Collomb l’a fait. Le nouveau quartier de la Confluence est indissociable de l’œuvre politique de l’ancien maire socialiste. En un temps record, à peine 14 ans, l’élu a ici fait ériger le troisième quartier d’affaires de la ville.
Un véritable exploit quand on sait qu’il n’y avait là que des ruines… et des prostituées. Le promoteur lyonnais Jean-Christophe Larose (groupe Cardinal) se souvient d’ailleurs du jour où il a dû négocier avec les travailleuses du sexe pour lancer son chantier : « Cela sortait de mes fonctions, mais c’était drôle. »
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C’est sur les ruines de l’ancien port industriel Rambaud et de l’ancien marché-gare de Perrache – 150 hectares de friche portuaire, industrielle et logistique – que le projet du quartier de la Confluence a pris racine, entre Rhône et Saône, sous la mandature de Gérard Collomb. « On a pris beaucoup de risques, mais on était tellement convaincus de la réussite du projet. Et ça s’est emballé très vite », rapporte Jean-Christophe Larose.
« Gérard Collomb a pensé au futur de sa ville, à son identité »
Autre visage de la transformation du quartier, Georges Verney-Carron, président d’Art Entreprise qui accompagne depuis plus de 20 ans des opérateurs privés et publics dans la maîtrise d’ouvrage de projets artistiques, est de ceux qui ont su convaincre Gérard Collomb de se lancer dans cette folle aventure. Il raconte : « Gérard a oublié la trouille de l’élu classique lyonnais et il s’est dit : “Je dois le faire !” Il a pensé au futur de sa ville, à son identité. »
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Georges Verney-Carron se souvient très bien du jour où François Bordry, à l’époque président de Voies navigables de France (propriétaire des terrains des docks), et l’ancien maire de Lyon se sont tapés dans la main. « Avec François, nous avions lancé un concours architecte-artiste, avec une liste de noms que l’on voulait interroger. »
Il ajoute : « La condition pour participer, c’était d’intégrer un artiste dans la conception de chaque bâtiment. On se retrouve donc avec les maquettes de cinq immeubles sous le bras, imaginés par de grands cabinets d’architecture (Jakob + MacFarlane, Rudy Ricciotti, Odile Decq, Jean-Michel Wilmotte, etc.). »
« Cinq permis de construire en deux minutes »
À la fois séduit par l’idée et en même temps inquiet du coût pharaonique d’un tel chantier, Gérard Collomb s’interroge. Georges Verney-Carron raconte : « Bordry prend la parole et lui dit : “Monsieur le Maire, vous n’y croyez peut-être pas, mais ça ne vous coûtera rien ! Il y a une société de promotion qui a été montée. Dès qu’on trouve les investisseurs, on a les constructions.” Collomb lui répond : “Vous me l’assurez, Monsieur Bordry ?” Et il lui dit ensuite : “Tape là !” C’est comme ça qu’on a eu les cinq permis de construire en deux minutes. »
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Et c’est ainsi qu’en moins de deux décennies, des bâtiments modernes, écologiques, vitrés, colorés, incarnés par les deux Cubes vert et orange géants signés des architectes Jakob + MacFarlane, vont sortir de terre.
Ce projet c’est aussi l’occasion pour les grands de ce monde de signer des réhabilitations inspirées comme La Sucrière ou l’ancien bâtiment des douanes. Ces constructions, aussi audacieuses et innovantes soient elles, « n’auraient jamais pu voir le jour sans VNF et la Caisse des dépôts », rappelle Georges Verney-Carron.
L’investissement sans faille de Jean-Paul Viossat, à l’époque directeur de Rhône Saône Développement, qui a géré cet immense chantier, a aussi été déterminant.
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La Confluence, véritable laboratoire pour architectes inspirés, est ainsi devenue, au fil des années, leur terrain de jeu favori à Lyon. « Gérard Collomb savait ce qu’il voulait. Lyon, c’était une ville qui était un peu endormie sur le plan architectural. Et je crois qu’avec la Confluence, il a réussi à la réveiller », félicite le promoteur Jean-Christophe Larose.
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