Sans surprise, c’est à un résultat serré qu’a donné lieu, ce mardi, la confrontation pour l’élection du bâtonnier et de la vice-bâtonnière du barreau de Lyon. Un scrutin inhabituel à cette période de l’année, qui fait suite à la démission le 8 novembre dernier d’Yves Hartemann, le bâtonnier élu en 2022.
Avec deux binômes de qualité et à l’issue d’une courte campagne marquée, entre autres, par un débat de plus de 2 heures le 23 janvier, jugé de très bonne facture par les avocats présents, c’est donc le binôme constitué d’Alban Pousset-Bougère et Sara Kébir qui l’a emporté totalisant 1 318 voix (51,8%) distançant Jean-François Barre et Valérie Giet (48,2%) de 92 voix.
« Déçu pour Valérie Giet »
Un écart infime mais qui ne souffre d’aucune contestation. Très fair play, Jean-François Barre, vice-bâtonnier sortant auprès de Marie-Josèphe Laurent, adresse « ses félicitations aux vainqueurs. Je suis déçu surtout pour Valérie Giet qui est une femme pleine de courage et de volonté. J’aurais aimé l’amené à la victoire, mais je souhaite bonne chance à Alban et Sara ». N’est-ce pas rageant d’échouer de si peu ? « Je suis de nature assez placide. Il y a eu une belle campagne, dynamique et moderne. On a donné le ton avec l’autre binôme des futures campagnes pour le bâtonnat, ce seront des campagnes 2.0 ».
Quant à Alban Pousset-Bougère, tout sourire aux côtés de Sara Kébir, il ne cache pas « sa joie et sa fierté pour le barreau de Lyon qui a su montrer avec ses 4 000 avocats, qu’il savait organisé une campagne rapidement avec des candidats de qualité. Tout le monde s’est mobilisé. Et le débat n’a pas tourné autour de questions de personnes mais sur des projets. Notre projet pour le barreau de Lyon met joue la carte de la transparence, de l’ouverture aux confrères. Nous voulons qu’ils sachent ce qui se passe à l’Ordre. On ne peut pas réaliser ses projets tous seuls ».
23 mois pour 72 mesures
Qu’est-ce qui a fait la différence alors entre les deux binômes ? « Sans doute, notre projet d’ouverture. On a monté notre projet en quelques semaines et on a tout misé là-dessus ». Et Sara Kébir de conclure : « on a 23 mois pour mettre en place les 72 mesures de notre programme. Ça va aller très vite ! ». Dès demain, le binôme élu va rencontrer le bâtonnier par intérim, Serge Deygas, pour transmettre les dossiers en cours et prendre ses fonctions sans tarder.
Parmi les 72 mesures, les 3 que le binôme élu souhaite promouvoir en priorité concerne la publicité des débats du conseil de l’ordre, mais aussi l’idée de d’organiser une permanence du bâtonnier et du vice-bâtonnier à laquelle les confrères puissent se rendre sans rendez-vous et de façon anonyme. Enfin, la notion d’un binôme VRP des avocats dans ses relations avec le monde extérieur revient avec insistance.
53 et 35 ans, âges inversés
A 53 ans, Alban Pousset-Bougère, patron de Cornet Vincent Ségurel à Lyon, arrive au bâtonnat comme un héritier d’Adrien-Charles Dana qui s’était rapproché du cabinet nantais lors de son arrivée entre Rhône et Saône. Quant à Sara Kébir, 35 ans, elle est passée par CVS avant de créer son propre cabinet à Dardilly.
Co-présidente de la commission de déontologie après avoir représentante du jeune barreau, elle est déjà très impliquée dans les instances ordinales alors qu’elle n’a prêté serment qu’en décembre 2015. Alban Pousset-Bougère affiche, de son côté, 15 ans de présence dans les instances ordinales. Une double implication avec, en plus, l’alliance de l’expérience et de la jeunesse. Autant d’éléments qui ont joué certainement dans le choix des avocats lyonnais.
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