Il est né en 1951, l’année où l’Atelier d’apprentissage de Gorge de Loup financé par des industriels de Vaise lançait sa première promotion sous la houlette du père André. Ch’ti d’origine, Bruno Allenet décroche son diplôme d’ingénieur en mécanique des fluides à Centrale Lille avant de se passionner pour des fonctions de management.
À la retraite depuis 7 ans, il a repris du service comme président, depuis fin 2021, de l’Ecole de production de Gorge de Loup qui forme des jeunes à des bacs pros et des CAP en mécanique générale et impression 3D. « Je reviens à la mécanique, la boucle est bouclée », explique Bruno Allenet, heureux d’être à la tête d’une école affichant 100% de réussite aux examens et 100% de placement en entreprise.
Il refuse une 3e expérience parisienne
S’il est heureux d’avoir renoué avec la mécanique, Bruno Allenet avoue avoir été très vite attiré par le management plus que par la technique. « Apprendre le métier de l’efficacité énergétique et commencer avec le chantier du Centre Georges Pompidou puis travailler sur la cogénération avec le chauffage urbain des Ulis ou du ministère des Affaires étrangères, c’est passionnant », reconnait-il.
Avant ses 30 ans, il se retrouve à diriger un centre de profit de 120 personnes en Normandie. Première incursion en Rhône-Alpes au début des années 80 avec la direction de Cofreth (filiale de la Lyonnaise des Eaux) à Villeurbanne qui fusionne avec Streichenberger.
Puis il est missionné dans les Pays-de-la-Loire et en Bretagne, à Nantes et Rennes, avec d’importantes unités à manager, des statuts à harmoniser. Directeur général d’Elyo Ouest, il est appelé à Paris comme directeur des fusions et acquisitions d’Elyo concernant les pays européens limitrophes.
« C’est une phase de maturation avant d’être nommé délégué régional d’une grande région Centre-Est de Suez, en charge de la coordination du groupe ». Le spectre est large avec les métiers de l’eau, de la propreté, de l’environnement. Au bout de quelques années, Bruno Allenet doit « résister à l’appel d’un 3e passage à Paris ».
Déterminer à rester à Lyon, il va jouer à fond la carte des pôles de compétitivité pour convaincre la direction du groupe que sa place est bien entre Rhône et Saône. « Nous avons montré la pertinence de faire travailler ensemble les chimistes et l’environnement, créé Axelera, souligné la place de l’innovation, multiplié les relations avec les autres pôles de compétitivité, Tenerrdis, LUTB. Tout cela ne pouvait se faire qu’à partir de Lyon, même si je multipliais les allers-retours à Paris ».
Quand sonne l’heure de la retraite d’Engie en 2017, Bruno Allenet n’est pas mécontent d’avoir « tenu » près de 18 ans à Lyon en s’étant imposé comme le « Monsieur Pôles de compétitivité » de son groupe.
« Pour un sourire d’enfant »
Les activités de bénévolat prennent alors le relais : consul de Corée, association des clubs d’affaires internationaux et l’ONG « Pour un sourire d’enfant », créée par Christian et Marie-France des Pallières pour sauver 12 000 enfants cambodgiens de la misère, dont il est le vice-président à Lyon.
Et, depuis un peu plus de 2 ans, il préside l’Ecole de production de Vaise. « Nous pouvons accueillir jusqu’à 50 élèves en bac pro et CAP avec comme principe de « faire pour apprendre ». Les élèves consacrent les 2/3 de leur temps à la pratique et 1/3 aux cours théoriques. Nous faisons des pièces à façon pour nos clients industriels qui nous passent commande. Cela représente 400 000 euros de chiffre d’affaires, le plus souvent sur de petites séries », ajoute Bruno Allenet.
En plein essor, les écoles de production ont bénéficié du soutien de Total Energies. Leur PDG a décidé d’en accompagner une cinquantaine dans toute la France. Avec la réforme de l’apprentissage, le gouvernement s’est aussi beaucoup intéressé à ces écoles, tout comme la région Auvergne-Rhône-Alpes. « On a sur un même lieu l’école et l’entreprise d’accueil des apprentis. C’est un plus », conclut Bruno Allenet.
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