LE MENSUEL DES POUVOIRS LYONNAIS

Femat en redressement judiciaire : Florian Brunet-Lecomte accuse l’État

Le groupe lyonnais spécialisé dans la distribution de matériaux pour la rénovation énergétique est placé en redressement judiciaire. Son président Florian Brunet-Lecomte pointe la responsabilité de l’État avec le retard du versement des aides de MaPrimeRénov’.

Florian Brunet-Lecomte évoque une situation « très, très frustrante ». Le groupe lyonnais spécialisé dans les matériaux et les solutions pour l’éco-construction Femat (15 millions d’euros de chiffre d’affaires par an, 22 collaborateurs), a été placé, le 16 juillet, en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Lyon.

L’activité principale de Femat dans la rénovation énergétique – distribution aux artisans de produits d’isolation, de pompes à chaleur, de modules photovoltaïques… – se « porte bien » selon le dirigeant.

Les difficultés de la PME viennent de sa filiale Femat Solutions, lancée en 2020, dédiée à l’accompagnement de clients professionnels dans la gestion administrative et financière de leurs dossiers MaPrimeRenov’.

« En tant que mandataire de MaPrimeRenov’, nous pré-finançons le montant de la prime à la rénovation aux artisans puis nous percevons ensuite la Prime Renov’ directement de l’Agence Nationale de l’Habitat (Anah). Le problème est que l’État a pris beaucoup de retard dans les délais de versement de ces aides publiques, ce qui a causé d’importants problèmes de trésorerie et entraîné la mise en redressement judiciaire de Femat », expose Florian Brunet-Lecomte, le président et cofondateur de Femat qui a inauguré il y a quelques mois un nouveau siège social à Dardilly.

« Pas un problème de chiffre d’affaires ni d’une faute de gestion »

La procédure collective intervient alors que l’entreprise lyonnaise, qui a triplé de taille en l’espace de cinq ans, était dans une phase de forte croissance.

« Femat ne souffre pas un problème de chiffre d’affaires ni d’une faute de gestion, mais c’est l’État français qui nous paie en retard. D’ailleurs, le montant de 600 000 euros que l’on doit à nos fournisseurs, c’est également la somme que nous doit encore l’État. Oui, c’est frustrant de se retrouver dans cette situation alors que ce n’est pas de notre faute», répète Florian Brunet-Lecomte.

D’après le dirigeant, plusieurs offres sont déjà sur la table pour la reprise de Femat. « La suite, c’est de trouver un repreneur avec des fonds pour poursuivre notre route en préservant les emplois », déclare Florian Brunet-Lecomte. Les candidats ont jusqu’au 16 septembre pour déposer leurs dossiers auprès du tribunal de commerce de Lyon.

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