LE MENSUEL DES POUVOIRS LYONNAIS

Josiane Beaud salue les financements européens pour le Lyon-Turin

La Savoyarde, ancienne directrice régionale de la SNCF et ancienne DGS de Raymond Barre au Grand Lyon, se réjouit, en tant que présidente de la CIG du Lyon-Turin, des financements européens pour la liaison à grande vitesse.

Josiane Beaud ne sait pas vraiment ce que veut dire « être à la retraite ». Cette Savoyarde, née au milieu du XXe siècle, juriste de formation après des études de droit à l’Université de Chambéry, a passé 10 ans à la préfecture de Savoie en début de carrière.

Après avoir réussi le concours de l’ENA à la fin des années 80, elle rejoint le Tribunal administratif de Strasbourg puis entre à la SNCF en 1992 avec comme responsabilité de mettre en œuvre la convention entre la SNCF et la région Rhône-Alpes. Repérée par Raymond Barre, ce dernier l’appelle auprès de lui, au Grand Lyon, comme directrice générale des services.

Le mandat de l’ancien Premier ministre à la tête de la Communauté urbaine de Lyon terminé, elle retourne à la SNCF comme directrice régionale à Clermont-Ferrand, Dijon et Lyon. Première femme directrice régionale de l’entreprise publique, elle le sera aussi à la tête de la RTM (Régie des transports de Marseille).

Passionnée de marche et de montagne, elle se lance en politique comme 1ère adjointe du maire de Chambéry, Michel Dantin, élu en 2014. L’occasion de revenir dans son département d’origine et de s’intéresser de près aux dossiers de transport qu’elle connait forcément bien.

Lyon-Turin ou la « politique des petits pas »

Libérée de ses fonctions au sein de l’exécutif chambérien au printemps 2020, elle est désignée à la fin de cette même année, comme la représentante de la délégation française au sein de la CIG (Conférence intergouvernementale) du Lyon-Turin. Une commission d’une vingtaine de personnes, composée à parité de Français et d’Italiens représentants désignés par les gouvernements français et italiens et chargée de faire avancer un dossier aussi stratégique et emblématique que compliqué dans sa mise en œuvre.

« Nous sommes là pour gérer la cohérence avec l’Italie », explique Josiane Beaud. Aussi, se réjouit-elle de la décision de Bruxelles d’apporter 700 millions d’euros pour la réalisation des travaux en cours du tunnel de base de la liaison à grande vitesse Lyon-Turin et 65 millions d’euros pour la réalisation des études d’avant-projet détaillées -APD- des accès. « C’est une bonne nouvelle pour le dossier des voies d’accès, précise Josiane Beaud. Nous sommes arrivés à relancer le processus. Le dossier est reparti »

Personne n’a oublié que la France n’a rendu sa copie qu’en toute dernière minute fin janvier dernier. Sans réponse française le 30 janvier au soir, les subventions européennes étaient perdues. En l’absence de ministre des Transports en poste, c’est Christophe Béchu, en tant que ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires qui a rendu les derniers arbitrages, avec Fabienne Buccio, en tant que préfète de Région, à la manœuvre sur le terrain pour négocier au mieux la répartition des engagements entre la Région, les collectivités locales et l’Etat. Au final, ni le département de l’Ain, ni l’Isère ne mettent la main à la poche et la Métropole de Lyon ne s’engage que sur le dossier du contournement de Lyon.

Sortir 1 million de camions des vallées alpines

« C’est une politique des petits pas, mais nous avançons. La décision de Bruxelles est une grande satisfaction. Nous allons pouvoir travailler sur la prolongation de la DUP puis engager toutes les études pour l’avant-projet détaillé des voies d’accès côté français », déclare Josiane Beaud.

Une chose est sûre : si le tunnel international est livré en 2032, les voies d’accès côté français ne seront pas terminées à cette date. Côté italien, où elles ne sont que d’une cinquantaine de kilomètres contre 160 kilomètres côté français, le chantier pourrait être terminé plus tôt. Avec, à la clé, le risque d’une infrastructure ne fonctionnant pas à plein, faute de bénéficier d’un prolongement optimum au sortir du tunnel.

L’enjeu, maintes fois répétées, consiste à enlever 1 million de camions des vallées alpines pour les mettre sur des trains. A noter que la Transalpine Lyon-Turin, a élu, de son côté un nouveau président, début juillet, à l’occasion de son assemblée générale.

Vincent de Rivaz, nouveau président de la Transalpine

Vincent de Rivaz, jusqu’alors vice-président, devient président, tandis que Jacques Gounon, par ailleurs patron d’Eurotunnel, glisse de la présidence à la vice-présidence déléguée. Les deux hommes échangent leurs postes.

En vidéo: le Grand Entretien – Jacques Gounon – 12 juillet 2023

« En tant que Savoyard, je suis heureux de m’investir davantage au service de la réussite du plus grand chantier européen d’infrastructure de mobilité bas carbone pour les voyageurs et les marchandises », déclare Vincent de Rivaz, ancien P-DG d’EDF Energy, filiale britannique de l’électricien français, le plus grand producteur d’électricité du Royaume-Uni.

Merci d’avoir lu cet article ! Si vous avez un peu de temps, nous aimerions avoir votre avis pour nous améliorer. Pour ce faire, vous pouvez répondre anonymement à ce questionnaire ou nous envoyer un émail à [email protected]. Merci beaucoup !

dans la même catégorie
Articles les plus lus
Consent choices