LE MENSUEL DES POUVOIRS LYONNAIS

Laurent de la Clergerie intègre Rue du Commerce

Annoncée en décembre dernier, l’acquisition par LDLC du fonds de commerce de la société Rue du commerce est effective depuis mercredi soir. Acquis pour 6 millions d’euros, il va permettre à Laurent de la Clergerie de renouer avec la croissance.

C’est un sacré clin d’œil de l’histoire que vient de réussir Laurent de la Clergerie. Quinze ans en arrière, Rue du Commerce est sur le point de racheter LDLC. Les deux parties donnent leur accord. Sauf qu’au dernier moment, Rue du Commerce veut procéder à une dernière modification. Laurent de la Clergerie refuse. Le projet tombe à l’eau…

Ce mercredi 10 juillet 2024, c’est bien LDLC qui rachète, cette fois-ci, le fonds de commerce de la société Rue du Commerce. Une acquisition annoncée début décembre dernier et finalisée selon le calendrier donné à l’époque.

Une opération importante pour le groupe lyonnais qui s’offre pour 6 millions d’euros (financés par endettement bancaire) un pionnier et un incontournable du e-commerce français, spécialisé dans la vente en ligne de produits informatiques, composants et high-tech exploité sous la marque « Rue du Commerce », via le site rueducommerce.fr.

Un rachat qui tombe à point nommé

En 2023, Rue du Commerce a réalisé un volume d’affaires d’environ 100 millions d’euros (70 millions d’euros de chiffre d’affaires avec une quarantaine de collaborateurs). Le volume d’affaires est constitué pour un tiers par la Galerie Marchande, la marketplace de Rue du commerce, auquel s’ajoutent les ventes en direct de Rue du Commerce.

À fin juin 2024, sur les 6 premiers mois de l’année, le volume d’affaires de Rue du Commerce s’élève à 45 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires semestriel de 30 millions.

Ce rachat tombe à point nommé pour Laurent de la Clergerie en panne de croissance depuis 3 ans, après un très fort renouvellement de matériels informatiques la 1ère année de crise sanitaire, suivie d’années de recul puis de stagnation avec notamment un contexte plus tendu dans les activités BtoB.

En 2023-2024 (exercice clos le 31 mars dernier), le chiffre d’affaires du groupe LDLC s’est élevé à 571,5 millions d’euros (+ 0,7%) avec un résultat net (part du groupe) négatif de – 0,2 million. Avec Rue du Commerce, LDLC va pouvoir renforcer son positionnement dans le grand public, tout en élargissant sa base clients et en accroissant sa notoriété. Sans compter que LDLC va pouvoir « optimiser sa rentabilité basée sur un modèle à coûts fixes ».

Laurent de la Clergerie est partout

Laurent de la Clergerie, qui s’est beaucoup investi depuis 3 ans sur le champ social et sociétal autour de la semaine de 4 jours et de différents accords sociaux, notamment sur un congé parental de 20 semaines pour les pères et mères, n’est pas mécontent, non plus, de montrer à ses détracteurs que les fondamentaux de l’entreprise sont toujours sains et que ce n’est pas la semaine de 4 jours qui a ralenti sa croissance. Car, c’est bien un nouveau Laurent de la Clergerie qui s’est imposé comme une figure respectée et incontestée du patronat lyonnais depuis quelques années.

En vidéo : Le Journal Eco avec Laurent de la Clergerie

Celui qui ne donnait pratiquement aucune interview, les accepte presque toutes aujourd’hui. Et défend avec force arguments sa vision de l’entreprise et des relations sociales, n’hésitant pas, non plus, à remettre en cause la rémunération des commerciaux basée sur des commissions. Le nouveau Laurent de la Clergerie est partout, multipliant les conférences et interventions. Côté tenue vestimentaire, aucun changement, en revanche. Il reste fidèle à ses tee-shirts.

Ecouté de Jean-Michel Aulas et de Tony Parker

Sans compter qu’au-delà de son entreprise proprement dite, le patron quinquagénaire (il a eu 53 ans en novembre dernier) a joué un rôle déterminant en tant que namer de l’ASVEL et de la nouvelle Arena depuis 2 ans dans les relations compliquées entre John Textor, Tony Parker et Jean-Michel Aulas.

Il n’a échappé à personne que, si Tony Parker ne figure pas dans le tour de table de Jean-Michel Aulas pour racheter la LDLC Arena, le groupe LDLC, lui, est bien présent. La voix de Laurent de la Clergerie est écoutée aussi bien par Tony Parker dont il est proche de longue date, que par Jean-Michel Aulas. Entre entrepreneurs lyonnais, ils se comprennent.

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