LE MENSUEL DES POUVOIRS LYONNAIS

TOP 50 : Les 10 Lyonnais qu’on préfère (1-10)

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Parmi les 50 Lyonnais qui nous font aimer Lyon découvez les 10 premiers et bien sûr on vous explique pourquoi…

1 – Philippe Oddou, la réussite d’un iconoclaste

C’est une certitude, Philippe Oddou aurait pu choisir une carrière beaucoup plus rémunératrice qu’en se lançant, il y a 25 ans, dans l’aventure Sport dans la Ville qui revendique aujourd’hui le statut de plus grosse association d’insertion par le sport en France.

Mais, diplôme d’emlyon en poche, il a « rapidement compris » qu’il n’était pas fait pour passer sa vie en entreprise. « Je n’ai manqué de rien quand j’étais jeune, et j’estime que la solidarité est fondamentale pour l’équilibre de la société. Ma motivation profonde était d’essayer de corriger l’inégalité des chances », rejoue celui qui a embarqué avec lui de (très) nombreux chefs d’entreprise devenus mécènes de Sport dans la Ville dont plus de 12 000 jeunes suivent les programmes chaque année.

« Philippe a la volonté de ne laisser personne sur le côté. C’est un homme véritablement porté par ses valeurs », décrypte l’un de ses soutiens.

2 – Kathie Werquin, lumière sur la Banque de France

Cela ne fait que deux ans que Kathie Werquin est arrivée à Lyon, mais elle a déjà eu le temps de véritablement dépoussiérer la fonction de directeur régional de la Banque de France Auvergne-Rhône-Alpes.

Première femme nommée à la tête de cette institution souvent méconnue, elle tranche de ses prédécesseurs – des hommes en fin de carrière – avec son style décalé et son discours cash. Et c’est bien simple, la directrice régionale de 52 ans (qui se déplace à vélo ou à trottinette) est omniprésente dans les réseaux lyonnais.

Ce qui fait dire aux observateurs que « Kathie Werquin a réussi à mettre la lumière intelligemment » sur la maison qu’elle représente. Également reconnue pour ses compétences et sa capacité à vulgariser des sujets économiques très complexes, Kathie Werquin dit « s’éclater » à la Banque de France où elle a fait toute sa carrière.

3 – Alain Mérieux, le génie des possibles

Il a enfin pu retourner en Chine. L’ours qui tournait en rond dans sa cage, empêché de voyager ces derniers temps à cause d’un problème à la hanche, a de nouveau pris le large. Pour le saluer, à l’aéroport, avant son départ pour l’empire du Milieu, les autorités chinoises avaient dépêché de hauts dignitaires.

Il est vrai qu’Alain Mérieux est un ami personnel du Président Xi Jinping et reçu comme un chef d’État en Chine. L’infatigable globe-trotter peut à nouveau sillonner le monde au nom de la Fondation Mérieux. En France et à Lyon, il a préparé, en douceur, la suite.

À Thierry de La Tour d’Artaise, la présidence de L’Entreprise des Possibles, tandis qu’Alexandre Mérieux se concentre sur la vice-présidence de l’Institut Mérieux et la présidence de bioMérieux, tout en faisant monter Pierre Boulud à la direction générale.

Mais, qu’on n’en déduise surtout pas qu’Alain Mérieux lève le pied. À 86 ans dans quelques jours, il trouve toujours que les causes essentielles qu’il défend n’avancent pas assez vite.

4 – Christian Têtedoie, un chef aux petits soins

L e nom de Christian Têtedoie résonne à Lyon pour sa cuisine, mais aussi pour son engagement dans de nombreuses causes. Réservé, mais toujours disponible, le chef étoilé aime faire découvrir les cuisines de son restaurant gastronomique de Fourvière comme du CFA de Marcy-l’Étoile qu’il a créé et dont il est aujourd’hui ambassadeur.

Et ce qui est frappant chez lui, c’est son humilité : il ne se met que rarement au premier plan, préférant « mettre les autres en avant, ils font des choses mieux que moi ». Pourtant, il est partout, auprès des hôpitaux, de la Banque Alimentaire, au centre de lutte contre le cancer Léon-Bérard dans le 8e arrondissement, mais il est aussi militant du bien-manger au niveau national. « Bien manger est un droit », martèle le chef, fervent défenseur des produits locaux et des circuits courts.

5 – Fabienne Buccio, la préfète hors cadre

Pour la petite histoire, on a vraiment pensé que l’interview allait être annulée à la dernière minute. Et on aurait presque compris : le rendez-vous était donné le mardi 28 mars 2023, quelques minutes seulement avant le lancement de la 10e journée de mobilisation contre la réforme des retraites à un jet de pierre de la préfecture.

Mais Fabienne Buccio, nommée préfète du Rhône et d’Auvergne-Rhône-Alpes début 2023, s’était bien présentée ce jour-là devant Lyon Décideurs et avait même joué le jeu de la séance photo avant de rejoindre la salle de commandement pour suivre l’évolution de la manifestation. « Non, je ne ressens jamais de stress. Je reste calme dans toutes les situations, je suis comme cela… J’ai également besoin de calme pour écouter les autres et prendre des décisions », nous avait-elle dit ce jour-là.

Issue d’une famille modeste, l’ancienne étudiante boursière a gravi un par un les échelons dans la préfectorale qu’elle a intégrée au bas de l’échelle. Avec, à son actif notamment, la gestion réussie – « avec humanité et fermeté » – de l’explosif dossier du démantèlement de la jungle de Calais en 2016. Une préfète qui sort du cadre.

6 – Madelijn Vervoord, l’hôtelière passionnée

En poste depuis l’ouverture de l’Intercontinental Lyon – Hôtel-Dieu en juin 2019, Madelijn Vervoord a l’habitude de dire que « quand on entre dans un hôtel, on sent tout de suite la personnalité de celui ou de celle qui le dirige ».

Et c’est avec passion et enthousiasme qu’elle pilote l’établissement (144 chambres, 150 salariés) des quais du Rhône qui a pris l’habitude d’accueillir les stars de passage à Lyon dans sa suite présidentielle, à l’image de Taylor Swift début juin. La Hollandaise, qui a travaillé à New York, Paris puis Marseille, ne cache pas un vrai coup de cœur pour la vie lyonnaise.

« Il y a plus de 4 000 restaurants à Lyon. Je ne pourrai jamais tous les tester ! », se désole la directrice de l’Intercontinental, qui est également consule honoraire des Pays-Bas à Lyon. « Une manière de faire le lien entre mon pays d’origine et mon pays d’adoption », dit-elle dans un français parfait.

7 – Laurent de la Clergerie, le nouvel influent

On ne reconnaît plus Laurent de la Clergerie. Le timide et discret entrepreneur, qui laissait volontiers son frère Olivier prendre la parole à sa place dans les médias – tant par embarras que par désintérêt de la lumière –, s’affirme désormais comme l’une des figures de proue du patronat lyonnais.

Omniprésent dans les médias, invité régulier des tables rondes et autres conférences du tissu économique local, et personnage influent des réseaux sociaux avec ses 66 000 abonnés sur LinkedIn, le fondateur du Groupe LDLC sort du bois pour défendre sa mesure phare : le passage de ses 1 000 salariés à la semaine de quatre jours.

« Je suis même passé à la semaine de trois jours tellement je passe de temps à parler des quatre jours », plaisante cet entrepreneur, souvent dépeint comme un geek et longtemps resté caché derrière ses initiales. « J’ai vu toutes les choses positives apportées par la semaine de quatre jours chez LDLC, et j’ai eu envie de porter le message dans les médias et sur les réseaux sociaux. Je veux parler du phénomène, l’expliquer et convaincre d’autres dirigeants. »

8 – Patricia Gros-Micol, la médaillée du Mérite

Une anecdote qui résume bien Patricia Gros-Micol : quand elle a ouvert ce courrier signé d’Élisabeth Borne et d’Olivier Véran qui lui signifiait qu’elle allait être décorée de l’ordre national du Mérite, elle a d’abord cru à un gag.

« J’ai failli le mettre à la poubelle. C’est quand j’ai reçu d’autres courriers du ministère que j’ai compris que ce n’était pas une blague », raconte celle qui s’est donc vu remettre, début mars, l’insigne de chevalier pour récompenser son action avec Handishare (40 salariés, 3 millions d’euros de chiffre d’affaires) qu’elle a créée il y a 13 ans.

« Une entreprise comme une autre », comme elle aime le dire, au détail près que trois quarts des employés sont en situation de handicap. Portée par la conviction que « le mot “impossible” n’existe que dans les dictionnaires », Patricia Gros-Micol (qui a elle-même le statut de travailleuse handicapée) a aussi organisé plusieurs missions humanitaires à Madagascar – un pays dont elle est tombée sous le charme – accompagnée par des personnes handicapées.

« Et cela, ce n’est pas très commun », s’amuse-t-elle. Donc non, ce n’était pas une blague cette histoire d’ordre national du Mérite. Et oui, on peut dire (pour une fois) que la médaille était méritée.

9 – Étienne Piquet-Gauthier, la conversion au mécénat

Difficile de trouver plus lyonnais qu’Étienne Piquet-Gauthier. Pur produit mariste et pétri de scoutisme, il est de l’aventure Infogrames à la fin des années 90. Douze ans dans l’univers des jeux vidéo aux côtés du tandem Bonnell-Schmider, à négocier, entre autres, des licences avec le Brésilien Ronaldo et Nike.

« Un truc de fou », s’amuse rétrospectivement Étienne Piquet-Gauthier. Quand l’histoire se termine pour lui, il en profite pour changer du tout au tout et se lancer dans le conseil en mécénat. Avec, à la clé, la création de la Fondation Saint-Irénée, portée sur les fonts baptismaux par le Cardinal Barbarin et celui que ses proches surnomment EPG.

En 13 ans, 44 millions d’euros sont collectés permettant de soutenir plus de 1 000 associations avec des projets très variés. Lorsqu’Alain Mérieux le sollicite pour prendre la direction générale de L’Entreprise des Possibles mi-2023, Étienne Piquet-Gauthier n’hésite pas une seconde.

« C’est une cause qui nous dépasse : sortir les gens de la rue. Faire en sorte que les gens bossent ensemble, pensent plus à donner qu’à recevoir en développant les dons de congés payés et en donnant de leur temps pour des actions de mécénat, c’est fabuleux. »

10 – Sacha Rosenthal, la belle histoire

Sacha Rosenthal vise le milliard d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2028 pour Xefi, son groupe de maintenance et de services informatiques fondé en 1997. Et, quand il regarde dans le rétro, ce grand sportif féru de course d’endurance peut mesurer le chemin parcouru : fils d’une famille de huit enfants, il a été déscolarisé à 14 ans pour faire des petits boulots.

« J’ai connu la pauvreté familiale, il fallait ramener de l’argent à la maison. Il y a des enfants bien nés et d’autres non. Mais je ne porte pas un regard dramatique sur mon enfance, c’est comme ça, c’est la vie… J’ai ensuite su développer des compétences que je n’avais pas acquises à l’école », témoigne l’entrepreneur dans l’âme qui a imaginé le concept de Xefi « dans une chambre de 8 m2 ». Et qui vient de lancer la construction d’un nouveau siège social de 17 000 m2 à Rillieux-la-Pape.

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