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Ce qui n’était qu’une rumeur début août dernier, puis officiellement des discussions s’est désormais transformé en une OPA en bonne et due forme. Bridgepoint se propose de prendre le contrôle de l’éditeur lyonnais, Esker, spécialisé dans les solutions de dématérialisation et d’automatisation des processus de gestion sur la base d’un prix de 262 euros par action.
Lequel valorise Esker 1,6 milliard d’euros pour 100% du capital. L’entreprise lyonnaise, qui emploie plus de 1 000 salariés, a réalisé 178,6 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023 dont plus des 2/3 à l’international (continent américain et zone Asie-Pacifique, notamment sans oublier l’Europe) avec un résultat net proche de 15 millions d’euros.
Et, surtout, au 1er semestre 2024, le bénéfice net d’Esker a bondi de +25% à 9,3 millions d’euros sur un chiffre d’affaires frôlant les 100 millions d’euros.
Deux géants mondiaux de la finance
Autant dire que c’est une page importante de l’histoire d’Esker qui va se tourner dans les prochains mois. Objectif pour la pépite lyonnaise : accélérer encore sa croissance grâce à la puissance de feu du groupe britannique, fort de plus de 67 milliards d’euros d’actifs sous gestion avec une équipe de plus de 200 professionnels de l’investissement en Europe, Amérique du Nord et Asie). Bridgepoint Group est spécialisé dans le private equity, les infrastructures et le crédit privé.
Pour le rachat d’Esker, Bridgepoint est associé avec General Atlantic qui a déjà accompagné plus de 520 entreprises de croissance au cours de son histoire et qui gère environ 83 milliards de dollars d’actifs. Et les dirigeants actionnaires d’Esker ont aussi prévu de réinvestir dans leur entreprise, Jean-Michel Bérard, la figure emblématique de l’entreprise, président du directoire ; mais aussi Emmanuel Olivier, membre du directoire et Jean-Jacques Bérard, vice-président recherche & développement.
Bridgepoint orienté vers la croissance
Jean-Michel Bérard parle d’une « nouvelle étape stratégique avec Bridgepoint et General Atlantic » et souligne leur « orientation vers la croissance » et leur « parfaite compréhension du marché « office of the CFO ». Et de poursuivre : « Travailler avec des équipes françaises partageant nos valeurs de croissance rentable, de motivation des collaborateurs et d’innovation technologique nous permettra de renforcer notre position et d’accélérer notre développement ».
De son côté, David Nicault, associé chez Bridgepoint déclare : « En tirant parti de notre expertise sectorielle et de notre forte présence dans les goégraphies clés pour Esker, nous sommes ravis de lui apporter nos ressources et notre savoir-faire pour accompagner son plan stratégique de développement ».
Le conseil de surveillance d’Esker a accueilli, hier, « favorablement l’OPA, à l’unanimité » dans l’attente de l’avis du CSE et des conclusions de l’expert indépendant (Christophe Lambert de la société Finexsi), désigné par le conseil de surveillance sur proposition d’un comité ad hoc de 3 membres indépendants (Marie-Claude Bernal, Nicole Pelletier Perez et Jean-Pierre Lac, ex directeur général finance du Groupe SEB et ex président de Lyon Place Financière).
Esker en bourse : + 224% en 5 ans
Le prix proposé de 262 euros a fait bondir l’action, ce matin à l’ouverture de la bourse. Il faut dire qu’il représente une prime de 30% par rapport au cours non affecté de l’action au 8 août 2024 (date précédant les rumeurs de marché) et une prime de 37,2% et 62,4% sur les cours moyens de l’action pondérés en fonction du volume sur 3 et 12 mois avant cette date.
➔ En vidéo : Jean-Michel Bérard, invité de Bourse & Valeurs – 5 avril 2024
A 262,60 euros dans la journée, Esker affiche un gain de 64,5% par rapport au 1er janvier 2024, de + 101% en un an et de + 224% en 5 ans. A coup sûr une belle opération pour les actionnaires fidèles. Quant à la bourse, notamment la place lyonnaise, elle va encore (selon toute vraisemblance) perdre une belle valeur.
Après Visiativ, Orapi, sans parler d’AST Groupe (en redressement judiciaire), la liste des valeurs régionales qui sortent de la cote n’en finit pas de s’allonger, tandis que les introductions en bourse sont inexistantes depuis plus de 18 mois.
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