John Textor était de retour face à la presse mercredi soir. Le propriétaire de l’OL ne s’était plus prêté à l’exercice depuis février dernier, et sa parole était attendue après une fin de saison rocambolesque et un mercato estival très agité.
Arrivé dans l’auditorium du centre d’entraînement avec près d’une demi-heure de retard sur l’horaire initial, l’homme d’affaires américain n’a éludé aucun sujet face aux journalistes… et à son entraîneur Pierre Sage, bien caché dans l’assistance à l’ombre des caméras.
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« La saison dernière a été compliquée. L’équipe n’était pas préparée au mieux. Nous avons pris un très mauvais départ, mais nous avons échappé à la relégation et, par la grâce de Dieu, nous avons eu cette fin de saison satisfaisante avec cette qualification en coupe d’Europe », a-t-il rappelé en préambule de cette conférence de presse, aux côtés de son directeur général Laurent Prudhomme.
Le président de l’Olympique lyonnais est ensuite revenu sur la gestion des finances pendant le marché des transferts. En répondant de manière très directe aux critiques : « Les gens aiment bien dire que je suis le grand méchant américain qui prend toutes les décisions. Les fonds sont dépensés par une holding dont je suis majoritaire donc personne ne peut me dire comment dépenser cet argent. Le marché des transferts n’est pas une mesure efficace de la valeur : le prix peut dépendre du contexte. Donc s’il faut payer plus, alors je vais payer plus. C’est mon argent. »
« Il y a de gros soucis dans cette ligue »
Questionné sur sa stratégie financière, John Textor a rappelé les ventes de la LDLC Arena à Jean-Michel Aulas, de l’équipe féminine à Michèle Kang, et de la filiale féminine de Seattle (ex-OL Reign), tout en indiquant qu’il se séparerait prochainement de ses parts dans le club anglais de Crystal Palace.
Le propriétaire américain est aussi revenu sur les départs avortés de plusieurs cadres du club (Alexandre Lacazette, Rayan Cherki, Anthony Lopes, Maxence Caqueret, Ernest Nuamah…) qui ont perturbé la balance financière du dernier mercato.
« On avait beaucoup de joueurs dans l’effectif, donc on voulait vendre. Notre plan de vente-achat ne s’est pas réalisé comme nous le souhaitions, mais notre équipe est bien plus forte aujourd’hui. Nous n’avons pas atteint nos objectifs de vente mais cela n’implique pas pour autant notre budget », a-t-il annoncé, tout en se perdant quelque peu dans ses chiffres.
Évoquant « un marché des transferts très étrange », plombé notamment par la question des droits TV, le président de l’OL a assumé certains retards de paiement à des agents, prestataires ou fournisseurs, assurant qu’il allait combler quelques trous de sa poche : « J’ai déjà financé 22 millions d’euros et je vais bientôt mettre 40 millions dans les semaines à venir après la vente de mes parts dans Crystal Palace. Il y a des gros soucis dans cette ligue, je me demande si d’autres plus petites équipes vont survivre à la baisse des droits TV. »
John Textor veut ouvrir la Ligue 1 à de nouveaux marchés
Après avoir critiqué le fonctionnement « anti-démocratique » de la ligue suite à la réelection de Vincent Labrune plus tôt dans la semaine, John Textor milite désormais pour accueillir plus de joueurs extra-communautaires (hors Europe) en Ligue 1. Un quota aujourd’hui limité à 4 joueurs par club.
« On aimerait avoir le droit à plus de joueurs étrangers pour signer des joueurs japonais, coréens ou sud-américains. Ce serait bon pour l’attractivité du championnat à l’international. Nos revenus ont chuté avec les droits TV, la ligue va mourir à petit feu si on ne fait pas le nécessaire pour la rendre attractive et l’ouvrir à de nouveaux marchés. »
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L’hommes d’affaires et investisseur américain, futur repreneur d’Everton (l’opération a « 90% de se conclure » mais sera séparée de l’OL et Eagle sur le plan juridique, via la création d’une nouvelle holding), affiche pour finir de grandes ambitions pour le club lyonnais cette saison.
« Si nous ne nous qualifions pas pour la Ligue des champions, ce sera un échec. Mais si nous ne remportons pas le championnat, ce sera un échec aussi. Nous avons une super équipe et avons battu Paris en termes de points cumulés sur la seconde partie de la saison dernière. L’objectif, c’est de battre tout le monde. » Pas de quoi faire sourciller Pierre Sage, toujours impassible dans l’assistance, à côté des journalistes.
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