Le tramway T5 et les allées d’Eurexpo ont des allures de tour de Babel depuis mercredi et le début des compétitions WorldSkills Lyon 2024. Les fameux « Jeux Olympiques des Métiers » se tiennent à Lyon jusqu’à dimanche, avec plus de 1 500 participants et 65 délégations représentées.
« Il règne ici des vibrations de passion, d’excellence, de détermination, de fraternité et de fierté-drapeau, se félicite Florence Poivey, la présidente de WorldSkills France, qui supervise l’organisation de l’événement. La France accueille le monde et nous voulons montrer que chacune de nos filières professionnelles embarque la modernité. »
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Pendant quatre jours, les 1 500 compétiteurs s’affrontent ainsi dans 59 métiers répartis en six grands secteurs économiques (arts créatifs et mode, technologie de fabrication et ingénierie, transport et logistique, construction et technologie du bâtiment, services sociaux et services à la personne, technologies de l’information et de la communication) dans les six halls d’exposition d’Eurexpo.
Et la tension se faisait déjà ressentir sur les visages des concurrents venus des cinq continents, pour les premiers jours de compétition mercredi et jeudi. « C’est une formidable opportunité pour le territoire d’accueillir le monde ; une formidable opportunité de faire découvrir des métiers qui pour certains, sont en tension, avec des difficultés de recrutement », se réjouit Grégory Doucet, le maire de Lyon.
Changer les regards sur les filières
C’est ici tout l’intérêt de WorldSkills : mettre à l’honneur l’excellence internationale, dans un grand moment de fête et de partage, pour donner envie aux jeunes de rejoindre des secteurs parfois délaissés.
« C’est une vitrine incroyable pour nos métiers, un événement de filière énorme. L’idée, c’est de démystifier les métiers en compétition avec des démonstrations grandeur nature, renseigne Samuel Minot, président de la FFB Auvergne-Rhône-Alpes. On a beaucoup travaillé avec le rectorat et l’académie pour faire venir tous les jeunes du territoire. »
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Au total, 60 000 collégiens et lycées vont parcourir les allées d’Eurexpo durant les quatre jours de compétition. « Le plus important, c’est qu’ils viennent découvrir nos métiers et qu’ils en parlent entre eux, souligne Vincent Gaud, le président de la CMA Auvergne-Rhône-Alpes. Ça va créer des vocations, j’en suis persuadé. Ils s’imprègnent aujourd’hui des compétitions et se diront demain, que ce sont eux qui pourraient concourir. »
L’événement vise ainsi à changer les regards sur certaines filières : « On veut que nos 250 000 visiteurs réalisent qu’il n’y a plus de vieux métiers, que la modernité s’est invitée dans tous les métiers, à travers les transitions technologiques et environnementales », prolonge Florence Poivey. Une idée reprise en grosses lettres, au sommet du pavillon France, inauguré mercredi matin par les ministres Nicole Belloubet et Catherine Vautrin, avec l’inscription « Le futur s’invite dans chaque métier », slogan de WorldSkills France.
La Ville de Lyon et le Village des Métiers
Partenaire majeur de l’événement, aux côtés de la Métropole de Lyon, la Région, ou des groupes privés comme Samsung ou DeWalt, la Ville de Lyon fait aussi résonner l’événement au cœur de la ville, avec son Village des Métiers, place Bellecour.
« C’est l’occasion de permettre à de jeunes publics de découvrir tout un tas de métiers, y compris certains qui ne sont pas en compétition à Eurexpo, expose Grégory Doucet. Nous avons organisé une session de job-dating, c’est l’occasion de donner envie à beaucoup de gens de s’engager dans certaines filières. »
Croisée dans les allées de ce Village des Métiers, Anne-Sophie Panseri, la patronne de Maviflex, aussi élue au Medef Lyon-Rhône de l’accueil des WorldSkills à Lyon : « C’est un formidable événement qui permet de garder la petite flamme des JO et de permettre de montrer à quel point certains métiers, pour lesquels on peut parfois avoir une image désuète ou décalée, sont des métiers d’une incroyable modernité. Il faut redonner envie d’aller sur des métiers manuels. Ce sont des métiers où l’on peut extrêmement bien gagner sa vie et accéder à des salaires bien supérieurs en bac+5 en marketing… »
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