S’il garde un œil sur l’ensemble du groupe Maïa en tant que président du conseil d’administration, c’est bel et bien sa fille Constance qui assure depuis un an, en tant que directrice générale, la direction opérationnelle de l’entreprise de travaux d’infrastructures (700 collaborateurs, 200 millions d’euros de chiffre d’affaires).
Autant dire que Christophe Gruy peut se consacrer à 100 % au projet qui le passionne depuis 2017 : la transformation et la relance du Château de La Chaize, au cœur du Beaujolais à Odenas, qu’il a racheté à la Marquise de Montaigu. Un domaine de 450 hectares, dont 150 de vignes (brouilly, côte-de-brouilly, fleurie et morgon) dans lequel il a déjà investi (acquisition et travaux) la coquette somme de 100 millions d’euros. « Lorsque le projet sera terminé, on arrivera à 150 milions. Cela veut dire que l’on a déjà réalisé les 2/3 du chemin », explique Christophe Gruy.
« Nous voulons être le plus beau domaine viticole de France et du monde »
Bâti en 1676 par l’architecte Jules Hardouin-Mansart avec un jardin à la française réalisé par André Le Nôtre, le Château de la Chaize a bénéficié d’une restauration majestueuse ces dernières années. Christophe Gruy a fait appel à Didier Repellin, architecte des bâtiments historiques.
Du chai historique à l’allée qui conduit de l’entrée jusqu’au château pour laquelle un million de pavés ont été achetés, le nouveau propriétaire vise la perfection avec un domaine 100 % bio, pour les vins en tant que tels, mais aussi pour toute la vie au quotidien (véhicules, énergie).
Son « coup de cœur »
« Il s’agit d’un projet global, le domaine va être neutre en émission carbone. Nous voulons être les plus parfaits possible en environnement avec zéro déchet. Ce n’est pas n’importe quel vignoble. Nous avons l’obligation de bien faire, et même très bien faire », ajoute Christophe Gruy qui s’appuie sur son neveu, Boris Gruy, l’homme de l’art pour mettre en œuvre le projet.
« Je ne suis pas un entrepreneur qui fait du vin. Je n’ai pas le même projet que tous les autres. La Chaize, c’est le plus grand domaine »
« Nous voulons être le plus beau domaine viticole de France et du monde. Nous avons de l’ambition, en étant ultramodernes, en innovant, tout en respectant l’ancien. On s’est défoncés pour ce projet. J’aime l’époque que le château représente, ses meubles, ses tableaux. La Chaize, c’est la France. Mon coup de cœur, c’est la représentation de la France, avec une vraie histoire, sinon, je ne serais pas là. »
De fait, La Chaize est l’un des quatre clos de France inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Bien sûr, le changement de toutes les vignes pour passer en bio ne se fait pas d’un claquement de doigts. « Le temps de la nature, c’est long. Il faut savoir faire preuve de résilience, de patience et être humble », avoue Christophe Gruy, pas mécontent de la reconnaissance internationale de La Chaize.
Le très influent critique de vin américain, James Suckling, n’a-t-il pas gratifié le Domaine de la Chaize d’une note de 98/100 ? « On parle plus de nous à l’étranger qu’ici », constate Christophe Gruy.
Christophe Gruy ne boit pas de vin
Cela tombe bien pour celui qui vise 75 % de ses ventes à l’international (États-Unis, Australie, entre autres) contre 50 % actuellement. « D’ici à 2030, nous visons 1 million de bouteilles, sans négoce. Pour l’instant 60 % de notre surface est utilisée en production. Et on veut ajouter 20 hectares en blanc », indique Christophe Gruy à la tête d’une équipe de 32 personnes sur place (hors saisonniers). À terme, il vise 20 millions d’euros de chiffre d’affaires. Et ce, en faisant monter les prix.
L’arrivée de Christophe Gruy et la montée en puissance de La Chaize bénéficient à l’ensemble du vignoble. Ses confrères, patrons lyonnais, le reconnaissent. Même si Christophe Gruy tient à préciser : « Je ne suis pas un entrepreneur qui fait du vin. Je n’ai pas le même projet que tous les autres. La Chaize, c’est le plus grand domaine ». Tous derrière et lui devant.
Ce n’est pas le petit cheval de Georges Brassens. Juste le pur-sang, Christophe Gruy, qui ne boit pas de vin. Tout juste quelques dégustations de ses vins. « Du coup, j’ai un très bon palais », s’amuse-t-il…
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