Pour Gaëtan de Sainte Marie, la passion de la vigne a commencé dès le plus jeune âge, au début des années 1980. « Mon grand-père avait quelques vignes dans le Jura, rattachées à la coopérative viticole du coin. Chaque année, il faisait un tonneau de 200 litres pour la consommation familiale et amicale, et je lui donnais un coup de main. »
Depuis, le PDG de la centrale d’achats Qantis (60 collaborateurs), qui est aussi vice-président de la CPME Rhône, n’a jamais coupé le lien avec les vignes jurassiennes. « Nous avons racheté début 2020, avec mon père et notre troisième associé Nicolas Cottier, un œnologue très réputé dans le Jura, un domaine de 14 hectares, auquel on raccroche petit à petit nos vignes familiales. »
« J’essaie d’être là pour les temps importants. Et nous faisons des réunions régulières sur le domaine ou en visio »
Le Domaine de Sainte Marie s’étend ainsi aujourd’hui sur 19 hectares entre Arlay et Voiteur, et produit trois des quatre AOC du Jura. « On a le vin d’Arbois, L’étoile et le côtes du Jura. Il nous manque seulement le château-chalon pour le moment », précise le dirigeant « jurassien par son père et lyonnais par sa mère ». Plus petite région viticole de France, le Jura reste « une pépite pas encore suffisamment connue et reconnue » pour le dirigeant : « Les vins du Jura deviennent à la mode, mais leur notoriété devrait encore s’accroître dans les années à venir. »
Le Domaine de Sainte Marie mise ainsi sur le savagnin, cépage phare du Jura, utilisé dans la production du très réputé vin jaune. « Nous sommes persuadés que c’est l’avenir du Jura. C’est un cépage très prisé qui se marie très bien avec des mets épicés comme des plats thaï relevés. Il fonctionne très bien en Asie, en Amérique du Sud ou en Inde. »
Tourné vers l’international, le domaine est présent dans une petite vingtaine de pays comme au Japon, en Belgique, aux États-Unis, en Angleterre ou à Hong-Kong et écoule plus de 75 000 bouteilles par an.
Conversion en bio et écopâturage
« C’est mon père, Bertrand de Sainte Marie, qui est à la tête du vignoble au quotidien. Notre troisième associé Nicolas Cottier est quant à lui directeur général de l’entreprise et devrait bientôt prendre la relève. » Propriétaire d’une maison secondaire – qu’il rejoint pour les vacances et la majorité de ses week-ends – à quinze minutes du domaine, Gaëtan de Sainte Marie se rend aussi régulièrement sur place.
« J’essaie d’être là pour les temps importants. Et nous faisons des réunions régulières sur le domaine ou en visio. » Depuis la reprise de ces 19 hectares il y a quatre ans, les trois associés ont œuvré pour transformer le vignoble et le convertir en bio. « Pour nous, c’est le sens de l’histoire. On laisse notre terre respirer, pour avoir du bon raisin et pouvoir faire du bon vin. »
Le Domaine de Sainte Marie est aussi devenu le premier vignoble jurassien à opter pour l’écopâturage, avec des moutons. Une technique désormais bien répandue dans la région. Et l’entrepreneur, qui pilote ses terres comme son entreprise, rêve là encore de grandeur. « Nous avons l’objectif de monter prochainement à 40 hectares. Nous avons déjà les réserves foncières donc on sait où on va pouvoir se développer, mais on ne veut pas se précipiter », confie-t-il, gardant le mystère sur une éventuelle implantation sur des terres proches de Château-Chalon.
Avec cette nouvelle surface agricole, Gaëtan de Sainte Marie compte encore bien régaler ses convives entre Rhône et Saône. « C’est bien simple, j’ouvre des bouteilles du domaine à chaque dîner ! » Avec un petit faible pour son vin fétiche nommé L’Ensemblage.
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