L’anecdote est racontée avec une pointe de fierté : il n’y a pas longtemps, Jean-Claude Lavorel a eu la très bonne surprise de trouver son vin à la carte d’un restaurant branché de Cannes, où il était venu déjeuner par hasard. « Oui, forcément, ça m’a fait plaisir. Et c’est aussi la preuve que de plus en plus de professionnels nous passent des commandes. Il y a aussi un restaurant de poissons à Biarritz qui n’arrête pas de nous acheter des bouteilles », s’enorgueillit l’entrepreneur autodidacte, d’abord dans le domaine de la santé avec l’aventure LVL Medical (revendu plus de 300 millions d’euros à Air Liquide en 2012).
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Puis dans l’hôtellerie haut de gamme (Marriott de la Cité internationale, château de Bagnols 5 étoiles dans le Beaujolais, Le Chabichou 5 étoiles à Courchevel…), sans oublier le déploiement de l’enseigne Kopster Hotel avec des établissements à Lyon et Paris pour bâtir le groupe Lavorel Hotels (11 établissements, près de 600 salariés).
Une nouvelle vie entrepreneuriale enrichie, depuis fin 2021, par la signature du rachat du château des Ravatys, à Saint-Lager dans le nord Beaujolais, pour 6,9 millions d’euros à l’ancien propriétaire, l’Institut Pasteur de Paris. Comme une suite logique pour Jean-Claude Lavorel. « Cela me manquait de ne pas fabriquer quelque chose. J’avais aussi envie de participer concrètement à ce processus de transformation du vin qui est fascinant. Et puis déguster pour le plaisir un produit bon pour la santé… », énonce l’épicurien de 76 ans qui ne boude pas son plaisir d’être le propriétaire de la splendide demeure (qui accueille événements et mariages) et de ses 29 hectares de vignes exploités essentiellement en brouilly et côte-de-brouilly.
Soit un potentiel de 150 000 bouteilles par an. « Je ne rate jamais les vendanges. J’aime bien tailler la vigne et faire la récolte même si j’ai du mal à me redresser quand je reste plié en deux pendant une demi-heure », rigole-t-il.
« Si c’était simple, on s’emmerderait »
Mais l’idée n’est pas du tout de rester dans l’amusement. Jean-Claude Lavorel entend asseoir la réputation du château des Ravatys. « C’était jusqu’à maintenant un nom inconnu parce que l’Institut Pasteur écoulait toute la production en vrac. Aujourd’hui, nous vendons nos bouteilles de 8 à 12 euros, ce n’est pas assez cher », est persuadé Jean-Claude Lavorel qui a confié les clés du château (actuellement en conversion bio) à une enfant du cru, Aurélie de Vermont, à la fois responsable du domaine, maître de chai et œnologue.
« Je ne suis pas objectif, mais j’adore boire mon vin »
« Elle fait un travail extraordinaire. Je ne suis pas objectif, mais j’adore boire mon vin. Et même quand j’en ai beaucoup bu, je n’ai pas mal à la tête le lendemain », témoigne l’entrepreneur qui a notamment collectionné les difficultés (gel, grêle, pluie…) lors de la première année à la tête du domaine. « J’ai fait beaucoup de métiers, et je n’en connais pas un seul où c’est simple… Et puis, si c’était simple, on s’emmerderait », pose celui qui s’était fixé, au moment du rachat, l’objectif de ne plus perdre d’argent au bout de trois ans.
« Oui, c’était important à mes yeux, et nous sommes désormais à l’équilibre grâce notamment aux mariages et aux séminaires organisés au château des Ravatys », détaille Jean-Claude Lavorel qui se rend « quatre à cinq fois par an » sur place. Toujours avec le même plaisir.
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