LE MENSUEL DES POUVOIRS LYONNAIS

Jean-Loup Rogé : Agroforesterie et viticulture biologique

Après avoir racheté le Château de Poncié à Fleurie en 2020, le patron d’implid poursuit ses investissements : augmentation des surfaces cultivées, rénovation des bâtiments. À la clé : un fort développement des visites, des projets événementiels et la volonté de booster les ventes à l’international.

C’est son plaisir hebdomadaire : Jean-Loup Rogé consacre son jeudi au Château de Poncié. Selon un rituel désormais bien établi, il part très tôt de Lyon pour arriver avant le lever du soleil. « J’adore faire le tour du domaine, voir un couple de grands-ducs et la nature s’éveiller. C’est une journée qui commence bien », raconte le PDG d’implid, acteur majeur du chiffre, du droit et du conseil aux entreprises (1 000 collaborateurs, plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires par an) qui est également propriétaire, à titre personnel, du Château de Poncié depuis 2020.

« J’adore faire le tour du domaine, voir un couple de grands-ducs et la nature s’éveiller. C’est une journée qui commence bien »

« J’ai été attiré par l’authenticité du domaine, fief de Fleurie, précise Jean-Loup Rogé. Sur un total de 100 hectares, nous avons 32 hectares exploités avec des vignes de bonne qualité. Avec Eddie Lachaux, qui dirige le domaine, nous poursuivons la montée en gamme des vignes, nous développons l’agroforesterie et nous faisons en sorte que l’empreinte de l’homme soit de moins en moins forte. » Avoir des vins d’une qualité toujours meilleure est une obsession : « c’est un travail de haute couture avec une approche parcellaire minutieuse ».

Château de Poncié
Château de Poncié © DR

Poncié s’apprête à commercialiser d’ici à la fin de l’année une cuvée spéciale 1075 ans du domaine, en blanc. Jean-Loup Rogé n’est pas peu fier de rappeler l’histoire millénaire de la propriété qui a vu le jour en 949. Les travaux, eux, se poursuivent encore en 2024. Après une nouvelle cuverie, l’acquisition de véhicules électriques (dont le premier enjambeur non thermique du Beaujolais), l’accent est mis sur la rénovation des bâtiments. « Tout l’immobilier va être refait dans les 3 à 4 ans qui viennent, du château au garage », indique Jean-Loup Rogé.

« Les masques tombent autour d’une bouteille »

La production n’est pas uniquement viticole : jus de fruits et miels complètent le tableau. Et alimentent les visites proposées au public. « On fait voir l’agroforesterie. L’accueil se fait au caveau et on explique l’histoire du château. Avec 2 300 visites d’avril à novembre, nous sommes le domaine qui en accueille le plus. Nous proposons aussi plusieurs sentiers de marche », rappelle le patron lyonnais. Autant dire que la carte de l’œnotourisme fait partie des priorités, tout comme l’événementiel qui sera développé à partir du deuxième semestre 2025.

Quant à la production de vins (autour de 180 000 bouteilles, dont 12 à 13 000 en blanc), c’est à l’international que Poncié veut développer ses ventes : « On démarre l’export, indique Jean-Loup Rogé. Après l’Europe du Nord, nous commençons à vendre au Canada, en Colombie ». Sur l’exercice qui vient de se terminer, Poncié affiche une croissance de + 19 % à près de 1 million d’euros de chiffre d’affaires.

« J’estime que l’on a réussi sa vie quand on a transmis. Dans cet univers du vin, les gens sont ouverts à vous. On a un autre rapport de proximité. On joue en collectif. Et puis, les masques tombent autour d’une bouteille. J’ai découvert un métier très humain avec une vraie entraide entre les uns et les autres », plaide l’heureux propriétaire de Poncié.

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