« Chez Infogrames, on se disait : on bosse comme des malades jusqu’à 40 ans. Après, j’arrête de travailler. J’achète un vignoble et je fais de l’huile d’olive dans le midi. » Thomas Schmider éclate de rire quand il évoque ses déclarations tranchées de l’époque.
À dire vrai, il n’a pas cessé d’entreprendre depuis qu’il a quitté Infogrames, se focalisant aujourd’hui sur le coliving avec Colodge et des programmes dans toute la France. Il détient aussi des participations dans plus de 40 start-up. Certes, son projet dans le vin s’est concrétisé, mais il ne nourrit pas son homme. Habitant du côté de Millery, Thomas Schmider tombe en admiration du mur d’enceinte du château de La Gallée, un jour de footing. Un domaine de 17 hectares, entièrement clos de murs.
L’opportunité d’acheter le domaine se présente en 2001. Il ne la laisse pas passer. Le château, chargé d’histoire, constitue une adresse idéale de lieu événementiel pour des entreprises et pour des mariages. Et, côté vins, même si la surface est limitée (quatre hectares de vignes), le potentiel est là.
Le château devient la maison familiale en 2011. Les Schmider veillent à protéger leur lieu de vie, quitte à ne pas exploiter la totalité des espaces événementiels. Reste que du comité de direction de six personnes aux mariages ou à la soirée à 350 personnes debout, l’éventail des possibilités est large. C’est Adeline Tiengou, sa femme, qui est aux manettes.
Venue du marketing et de l’événementiel sportif à Paris, elle apprécie les « formations très variées » qu’offre le lieu avec de beaux salons et des thématiques culinaires pour des séminaires ou des team buildings. « Il ne manque que des chambres, mais on est à 20 minutes de Lyon », rappelle-t-elle. Le château La Gallée accueille 35 mariages par an. Il affiche complet jusqu’au 21 décembre prochain.
Les étrangers bluffés par le lieu
Côté vin, après avoir tâtonné, les propriétaires ont bien identifié leur stratégie et font confiance à un jeune vigneron, Sébastien Chaix, arrivé voici sept ans, pour la mettre en œuvre. « Il travaille très bien sa terre. On passe à une deuxième étape avec l’objectif de faire un vin de très haute qualité », note Thomas Schmider. Et Adeline Tiengou d’embrayer : « Nous visons des vins plus haut de gamme avec une nouvelle marque : La Gallée. Nous voulons en faire un écrin avec un très bon positionnement, que ce soit une vraie référence en capitalisant sur tous ses atouts. »
« On passe à une deuxième étape avec l’objectif de faire un vin de très haute qualité »
L’équipe travaille sur un élevage plus fin pour 2024-2025 (2025 pour le blanc). Des investissements sont en cours pour une cuverie, opérationnelle dès cet automne. Des oliviers ont aussi été plantés sur un demi-hectare avec une production attendue d’ici à trois ans. La Gallée proposera aussi son miel. Avec ses quatre hectares de vignes, le château La Gallée produit autour de 15 000 bouteilles, dont 4 000 consommées sur place pour les mariages et événements.
Le reste est commercialisé auprès d’une clientèle de restaurateurs avec des perspectives à l’international. La Gallée entend jouer aussi la carte de l’œnotourisme. « Les étrangers qui arrivent à Lyon commencent par nous avant de faire la Vallée du Rhône. Ils sont bluffés par le lieu, constatent les propriétaires. Nous-mêmes, on voyage beaucoup. On aime bien voir ce qui se fait de bien, partout dans le monde, sachant qu’ici, on a en plus l’histoire et l’authenticité du château. »
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