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Raviver la flamme
Fabien Mauduy a dit « oui » quand on lui a proposé de prendre la présidence régionale – bénévole – de 60 000 Rebonds avec comme principale motivation « de raviver la flamme de la volonté d’entreprendre chez celles et ceux qui ont connu un échec ». « Une entreprise peut mourir, cela arrive. Mais l’entrepreneur, lui, il ne faut pas qu’il meure », claque le nouveau visage de l’association qui a accompagné, l’année dernière, 230 chefs d’entreprise après une liquidation judiciaire.
Un réseau qui regroupe coachs, parrains/marraines et experts – tous bénévoles eux aussi – pour aider les dirigeants en échec à rebondir sur le plan personnel et professionnel. « Après une faillite, on garde toujours une cicatrice. Notre rôle chez 60 000 Rebonds, c’est que cette cicatrice soit moins douloureuse. On aide le dirigeant à faire le deuil de son ancienne entreprise et à regarder devant », détaille Fabien Mauduy, 60 ans, qui a lui-même connu la « douleur de la liquidation » il y a quelques années.
L’entreprise familiale en faillite
Pas vraiment passionné par ses études de droit qu’il interrompt vite, Fabien Mauduy intègre, à 24 ans, l’entreprise dans la tuyauterie industrielle fondée par son père Jean-Paul Mauduy. « Tu viens, mais tu vas gratter », lui dit alors le paternel, pour bien faire comprendre qu’il va commencer d’en bas et devoir bosser dur.
« Après une faillite, on garde toujours une cicatrice. Notre rôle chez 60 000 Rebonds, c’est qu’elle soit moins douloureuse. »
Il débute manœuvre, puis passe chef d’équipe, chef de chantier puis à la direction générale de MG. Jusqu’au jour où Jean-Paul Mauduy, très occupé par ses mandats patronaux au Medef et à la CCI, confie en 1999 les clés à Fabien Mauduy et son frère cadet Laurent Mauduy. Les deux trentenaires développent fortement l’entreprise qui comptera jusqu’à 300 collaborateurs.
Avant la dégringolade : « On a connu une période difficile au début des années 2010 avec une réduction des investissements dans les outils industriels en France. Peut-être que nous n’avons également pas toujours pris les bonnes décisions », rembobine Fabien Mauduy qui dépose le bilan en 2016 et voit l’affaire familiale reprise par Spie Batignolles à la barre du tribunal de commerce. « Une période très compliquée. Cela n’a pas été le meilleur moment de ma vie », euphémise-t-il.
Nouvelle vie dans l’intérim
Fabien Mauduy et son frère trouvent rapidement la solution pour rebondir. Ils avaient créé, quelques années auparavant, une petite agence de travail temporaire, Bird Intérim, et décident de se concentrer à 100 % sur un déploiement national. « Le sujet, ce n’était pas de faire le nouvel Adecco, mais de se remettre au travail le plus rapidement possible pour nourrir nos familles », rapporte Fabien Mauduy.
Et ça marche plutôt bien : Bird Intérim ouvre près d’une dizaine d’agences et réalise 10 millions d’euros de chiffre d’affaires. Jusqu’à accepter, il y a trois ans, une offre de rachat. C’est à ce moment qu’il rejoint 60 000 Rebonds. « J’avais du temps à consacrer et, au regard de mon parcours, je pensais être légitime pour m’engager auprès d’autres chefs d’entreprise pour les aider à se reconstruire ».
Le voilà donc, trois ans plus tard, à la présidence régionale de l’association. À un moment où le nombre de défaillances d’entreprises (plus de 6 800 en Auvergne-Rhône-Alpes l’an dernier) atteint des sommets. « Et c’est un peu comme Les Restos du Cœur, on aimerait bien que notre association n’ait pas besoin d’exister », reprend Fabien Mauduy. Mais là aussi, le besoin est bien réel.
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