Un collectionneur « de tout », à commercer par les bouteilles
« On n’a pas 127 000 bouteilles en stock, 4 800 références, si on n’a pas le syndrome de Diogène ! » Georges Dos Santos ne manque pas d’humour quand il s’agit d’évoquer sa prestigieuse collection, riche des plus beaux flacons de vins de Porto (la ville de ses parents). « C’est l’une des plus grosses collections au monde. Impossible de savoir combien j’en ai. Vignerons, agents, j’en achète de partout, tout le temps. J’ai toujours considéré ma boutique comme une bibliothèque. » Le célèbre caviste lyonnais (élu meilleur caviste de France en 2003 par la Revue du Vin de France puis le guide Pudlowski) collectionne aussi les guitares : « J’en ai 27… mais je ne sais pas jouer. » Il possède aussi deux ballons sur lesquels Zinédine Zidane a posé ses crampons, une ceinture du judoka Teddy Riner et une ménagerie d’animaux en bronze « qui est assez incroyable », dixit l’intéressé. « Je suis un collectionneur de tout. Je n’arrêterai jamais. »
La tête dans les livres d’histoire
Pour Georges Dos Santos, vin et littérature sont indissociables. Comme un clin d’œil, Antic Wine n’est située qu’à quelques dizaines de mètres de la librairie Diogène, une institution du Vieux Lyon (aujourd’hui menacée de fermeture) qui abrite près de 80 000 livres. « Je dors peu et lis beaucoup », dit-il. Sa période préférée ? 1850-1945. « Si vous concentrez le monde humain, tout a été fait durant cette période. C’est le développement des lumières, du gaz, l’invention de la roue, du cinéma à Lyon avec les frères Lumière. Il y a cette bataille permanente de la découverte. »
Toujours dans les salles des ventes
Quand il n’est pas au Portugal ou chez Antic Wine à Lyon, Georges Dos Santos aime fréquenter les salles des ventes. Dans la capitale des Gaules, il y en a plusieurs (Bérard-Péron, Million, De Baecque & associés, etc.). « Je suis un passionné d’art et de peinture. » Mais c’est à Paris qu’il trouve son bonheur : « L’hôtel Drouot, c’est l’endroit que je préfère. C’est unique au monde. Tout est à vendre. C’est incroyable ! Quand tu as un Kandinsky ou un Klaus Kinski (ci-contre) entre les mains, c’est énorme. »
Au Portugal pour ne rien faire
Né de parents portugais, originaire du sud de Porto, Georges Dos Santos y retourne une fois par mois. « Je reste à l’hôtel et je ne fous rien. Porto est une ville qui a une histoire totalement dingue. Il y a ce fleuve au milieu (le Douro) et cet immense vignoble aménagé en terrasse. La vallée du Douro c’est la Côte-Rôtie mais version XXL. C’est la plus grande construction humaine agricole au monde : 250 000 hectares. Ce qui est impressionnant c’est qu’on peut y boire des vins de cent ans sans aucun problème. »
Gastronomie, que des repas entre amis
Comme tout hyperactif qui se respecte, Georges Dos Santos n’arrête jamais. Toujours accompagné de son chien Pop-Corn, il travaille 7 J/7. « Quand je serai dans le fumier, là je m’arrêterai ». Dans de rares moments, il prend quand même le temps de s’attabler au restaurant. « Je suis un énorme mangeur. J’adore aller au restaurant. Je paye pour tout le monde. » Parmi ses adresses lyonnaises, il y en a une qui compte beaucoup : la Mère Brazier. « Mathieu Viannay (photo) est un très grand ami et un grand chef. J’y vais minimum une fois par mois. » Il cite aussi le restaurant Burgundy by Matthieu (2e arrondissement) – « un chef (Matthieu Girardon) qui a beaucoup d’humour » – et Maison Clovis (6e arrondissement) : « Le chef Clovis Khoury est Libanais. Il a une superbe mentalité et une énorme carte des vins. »
Cyril Michaud
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