Le climat reste moribond pour les professionnels de l’immobilier à Lyon. Alors qu’il évoquait au printemps « une crise sans précédent », marquée par la hausse des taux d’intérêt, la baisse des prix et du nombre de ventes ou la hausse des loyers, Pascal Pancrazio n’est guère plus optimiste six mois plus tard.
« On reste dans une situation très compliquée, avec la confirmation que ça ne va pas, souligne le président de la FNAIM du Rhône. Nous avons au moins 15% de nos adhérents, promoteurs ou petits et grands cabinets, qui sont en difficulté. »
S’il mise sur un récent retour à la baisse des taux d’intérêt pour « apporter une respiration » aux acteurs du marché immobilier, Pascal Pancrazio salue par ailleurs la nomination de Valérie Létard comme ministre du logement.
« Le gouvernement du nouveau premier ministre prend la mesure des difficultés. La nomination d’un ministre de plein exercice sur le logement est une bonne nouvelle. Le marché a besoin de confiance et le gouvernement comprend les difficultés, c’est de bonne augure. »
Le nombre de ventes s’effondre dans le Rhône
Dans le Rhône, le nombre de ventes a chuté de 19,2% entre juin 2023 et juin 2024 avec seulement 20 000 transactions réalisées sur la période (dont près de 6 000 à Lyon). « Pour qu’un marché fonctionne, il faut qu’il y ait de l’offre. Or s’il n’y a pas de nouveaux logements qui se libèrent, le marché reste grippé », renseigne le président de la FNAIM du Rhône.
La baisse des prix, entamée dans le Rhône depuis le premier trimestre 2022, se confirme puisque le prix du mètre carré atteint aujourd’hui 4 336 euros à Lyon (- 8,3% par rapport à 2023, -13,6% par rapport à 2022) et 3 459 euros à Villeurbanne (-9% par rapport à 2023 et -13,8% par rapport à 2022).
Le marché de l’immobilier d’entreprise est tout aussi grippé. La demande placée pour des locaux industriels s’effondre à -31% sur un an entre les premiers semestres 2024 et 2023, et la demande placée pour les bureaux chute de 4% sur la même période.
« Le télétravail impacte beaucoup les entreprises et la demande placée sur les bureaux. On assiste à des baisses conséquentes sur les surfaces de moins de 1 000 m2, mais on travaille sur des très grosses transactions dans le centre et à la Part-Dieu qui devraient combler ces baisses », estime Loïc de Villard, le président de la FNAIM Entreprises du Rhône.
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