C’était il y a un an tout juste, en octobre 2024, l’État français mettait son veto au rachat de la filiale française de Velan, basée à Lyon, par l’américain Flowserve. Raison invoquée par le ministre Bruno Le Maire : « La sensibilité des activités » de l’usine installée à Gerland (300 collaborateurs, 75 millions d’euros de chiffre d’affaires par an) spécialisée dans la robinetterie industrielle qui équipe notamment l’ensemble du parc de centrales nucléaires ainsi que les sous-marins nucléaires français.
Un non catégorique de voir passer la branche française de Velan sous pavillon américain, au nom de la souveraineté industrielle, qui a eu pour effet de faire capoter le rachat portant sur l’ensemble du groupe canadien Velan.
Pour autant, Jean-Luc Mazel, le directeur général de Velan France, estime que l’actionnaire canadien « ne laisse pas tomber » sa branche française depuis la cession avortée. « Notre actionnaire a souhaité nous vendre mais il continue aujourd’hui à investir sur le site de Gerland. Le plan d’investissement de l’ordre de 2 millions d’euros par an sur notre outil industriel n’est pas remis en cause », assure-t-il.
Un bon moyen, aussi, de ne pas compromettre une éventuelle future vente : « On sait désormais que si cette opération se fait un jour, ce sera avec l’appui d’un fonds ou d’un industriel français. Et si notre actionnaire souhaite vendre à un bon prix et dans de bonnes conditions, il doit maintenir notre niveau de performance et non pas couper dans nos investissements », résume Jean-Luc Mazel.
Fortes pressions et températures extrêmes
D’autant plus que Velan France s’apprête à « rentrer dans une nouvelle ère » selon son dirigeant qui table sur une progression de l’ordre de 50 % du chiffre d’affaires d’ici à 2031. L’activité du groupe de robinetteries industrielles promet d’être porté par les nouveaux programmes lancés en nucléaire civil avec les EPR, dans la défense avec des porte-avions nucléaires nouvelle génération ou encore avec le développement de l’hydrogène.
« Le nucléaire a longtemps été décrié, mais beaucoup de monde – dont les politiques – a désormais compris l’enjeu du climat et l’intérêt de produire une énergie décarbonée. Nous sommes en train de construire le nucléaire des 50 ou 100 prochaines années », prolonge Jean-Luc Mazel.
La branche française de Velan, qui réalise 85 % de son activité dans le nucléaire, produit environ 10 000 vannes par an capables de résister à de très fortes pressions et à des températures extrêmes.
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