C’est un projet à la croisée de sa passion pour le sport et des enjeux éco-responsables. À 54 ans, Olivier Evanno, finisher d’une trentaine de marathons et triathlons longue distance (iron-man), est à la tête depuis février d’Edeli Sports, start-up lyonnaise spécialisée dans la confection de vêtements pour les coureurs, fabriqués en Europe à partir de fibres recyclées.
Un nouveau chapitre pour ce breton de naissance, expatrié ces trente dernières années aux quatre coins du globe pour le compte des groupes Philips et SEB. « J’ai longtemps travaillé à l’étranger pour des grands groupes, mais aujourd’hui, j’ai envie d’innover, d’amener une marque capable de renouveler l’offre sur un marché qui n’a pas encore fait sa mue par rapport aux enjeux environnementaux. »
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Aujourd’hui, 97% du textile sportif mondial est fabriqué en Asie, où l’emprunte carbone est quatre à cinq fois plus élevée qu’en Europe pour la production d’un t-shirt. « Il faut franchir une étape que les marques historiques ne font pas, parce qu’elles sont coincées dans leurs schémas financiers. »
Avec Edeli, Olivier Evanno a donc lancé une première gamme running adaptée à l’effort (t-shirts et shorts aux coloris multiples, vendus entre 69 et 79 euros) et lancera une deuxième collection trail fin novembre lors de la SaintéLyon.
Des débuts chez Philips aux Pays-Bas
Mais bien avant de tenir un stand au dernier Run in Lyon début octobre, le dirigeant arpentait au début des années 1990 les canaux d’Amsterdam aux Pays-Bas, où il a effectué son volontariat de service national en entreprise. Il y rencontre sa future épouse, néerlandaise, et choisit de s’établir en 1994 à Groningue, comme chef de produit (grille-pains et machines à sandwich) du géant hollandais Philips.
« Et puis trois ans plus tard, à 27 ans, on m’a proposé de partir créer de nouvelles unités commerciales à Hong-Kong. » Avec la délocalisation d’une partie des équipes de Philips en Asie, Olivier Evanno découvre « un endroit unique, bercé à la fois par la tradition cantonaise et par l’influence occidentale, avec la présence de nombreuses antennes de sociétés mondiales et d’expatriés. »
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Il reste trois ans sur place et plie bagage, après une pige d’un an sur les bancs de l’INSEAD à Fontainebleau, pour le nord-ouest des Etats-Unis, dans la région de Seattle. Le dirigeant est nommé directeur innovation de Sonicare, start-up spécialisée dans la santé bucco-dentaire et les brosses à dents électriques, fraîchement rachetée par Philips.
« Je découvre le marché américain, fascinant par sa taille et sa diversité, au sein d’une start-up qui vient d’intégrer un grand groupe. Professionnellement, c’était une expérience extraordinaire. Et puis la famille s’est agrandie, et avec ma femme nous avons souhaité nous rapprocher de nos racines. »
Le groupe SEB et des postes mondiaux
Le dirigeant atterrit à Lyon en 2005, au sein du groupe SEB, spécialisé comme Philips dans le petit électroménager. D’abord responsable des projets de partenariat avec des marques comme Nestlé, L’Oréal ou Heineken, il prend ensuite la charge des lignes d’entretien ménager et du confort domestique (aspirateur, ventilateur, repassage…) entre 2007 et 2013.
« Nous sommes restés huit ans à Lyon, puis on m’a renvoyé à l’étranger, à Istanbul, en charge de la filiale turque pendant deux ans, puis de nouveau à Hong-Kong, comme vice-président Asie du Sud-Est et vice-président marketing Asie. »
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Il travaille alors sur des marchés aux développements très divers, entre la Chine, Singapour, l’Indonésie ou les Philippines. « L’Asie est un continent fascinant en termes d’énergie et de dynamisme. Et j’ai ensuite enchaîné entre 2019 et 2023 comme directeur de l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse, un ensemble qui pesait 500 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel et 400 collaborateurs. »
Edeli, le nouveau chapitre d’Olivier Evanno
En janvier 2023 à la surprise de sa direction, il quitte le groupe SEB pour se consacrer pleinement à Edeli en région lyonnaise. D’abord incubé à l’emlyon, puis accompagné par le pôle Lyve de la Métropole de Lyon à Neuville, il vise aujourd’hui le million d’euros d’activité d’ici trois ans et pourrait prochainement intégrer les ateliers de Bel Air Textile à Villeurbanne.
« J’ai adoré cette vie d’expatriation. J’aurais très bien pu continuer dans ce même sillon mais j’avais cette envie de croiser ma passion avec un projet éco-responsable. Le pire c’est de ne pas essayer et de le regretter, donc j’ai décidé d’y aller ! »
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