Un peu plus de 4 mois après avoir repris la direction générale du leader de l’homéopathie en lieu et place de Valérie Lorentz-Poinsot, Thierry Boiron a soumis, ce jeudi 21 novembre, aux représentants du personnel un projet de réorganisation de leurs activités liées à l’homéopathie à nom commun -HNC- les médicaments sous forme de tubes et doses, prescrits par les médecins et remboursés par l’Assurance maladie jusqu’en 2020.
« Le déremboursement de l’homéopathie en France a entraîné une baisse majeure des ventes HNC, explique la direction du groupe dans un communiqué. Les volumes ont été divisés par 3 en 5 ans, signifiant une baisse de plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires ». On se souvient que cela avait été à l’origine d’une très importante réorganisation en 2021 avec le départ de plus de 500 personnes.
Fermetures entre juin et novembre 2025
Et la direction de préciser que « les effets du déremboursement décidé par le gouvernement ont continué d’engendrer des baisses supplémentaires de la prescription médicale et notamment des préparations magistrales. Les Laboratoires Boiron doivent de nouveau s’adapter à ces évolutions profondes et durables. Ils ont présenté, ce jour, aux partenaires sociaux et au conseil d’administration un nouveau projet de réorganisation ».
Envie de ne rien rater sur l'actualité des décideurs lyonnais ? Inscrivez-vous à notre newsletter gratuitement.
Avec, à la clé, 145 suppressions de postes (dont 117 actuellement pourvus et 28 vacants) liées à la fermeture de 4 établissements de distribution (Clermont-Ferrand, Dijon, Reims et Sophia-Antipolis qui représenteraient 73 postes en moins), mais aussi la fermeture de 7 préparatoires au sein d’établissements de distribution (Bordeaux, Marseille, Nancy, Nantes, Rennes, Toulouse et Tours pour 40 postes) et 32 suppressions de postes dans la visite médicale.
A contrario, Boiron prévoit de créer 8 postes dans le réseau pharmaceutique des responsables du développement de l’homéopathie (RDH).
Mesures d’âge et départs volontaires privilégiés
La direction proposera un « ensemble de mesures d’accompagnement visant notamment à privilégier les départs volontaires et les mesures d’âge ». Pour les salariés concernés, « des postes de reclassement et des mesures adaptées et personnalisées » sont aussi prévues dans le cadre de leur accompagnement.
Le processus d’information/consultation va commencer début décembre. Les 1ères fermetures devraient intervenir en juin et se poursuivre jusqu’en novembre 2025. A noter que les sites lyonnais du leader de l’homéopathie (Messimy et Sainte-Foy-lès-Lyon) ne sont pas touchés par ce futur plan de réorganisation.
Rentabilité semestrielle en chute de 78,5%
Boiron a présenté le 19 septembre dernier des résultats semestriels au 30 juin 2024 en fort recul avec un chiffre d’affaires en repli de 4,8% à 228,3 millions d’euros, un résultat opérationnel en chute de – 72,6% à 4,8 millions d’euros et un résultat net plongeant de – 78,5% à 3,3 millions d’euros par rapport au 1er semestre 2023. La baisse d’activité la plus significative concerne la France -8,6% (dont les activités HNC mais aussi les spécialités homéopathiques). Recul sensible aussi en Europe hors France (- 6,6%). En revanche, les ventes progressent en Amérique du Nord.
Concernant les perspectives d’ici à la fin de l’année, Boiron indiquait alors que « l’évolution des ventes et du résultat du groupe sur l’année 2024 dépendra du niveau de pathologies de fin d’année ». Sans attendre le terme de l’exercice 2024, Thierry Boiron a jugé prudent de présenter aux instances représentatives du personnel ce plan de réorganisation. La famille Boiron, qui souhaitait sortir de la bourse en 2023, a dû renoncer (pour le moment) à son projet, faute d’atteindre la barre des 90% de contrôle du capital de l’entreprise.
Merci d’avoir lu cet article ! Si vous avez un peu de temps, nous aimerions avoir votre avis pour nous améliorer. Pour ce faire, vous pouvez répondre anonymement à ce questionnaire ou nous envoyer un émail à [email protected]. Merci beaucoup !