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Il était sans conteste l’une des figures les plus emblématiques de la publicité à Lyon, symbole des années 80 et 90 qui virent fleurir de très belles agences autour de patrons renommés. A 78 ans, Michel Hébert s’est éteint ce week-end. Très affecté par le décès de sa femme voici quelques années, il était lui aussi malade depuis un moment.
Né à Rabat, il avait choisi de commencer sa carrière à Paris au début des années 80, avant de venir s’installer à Lyon en créant l’agence publicitaire Jump avec Jacques Weiss. Il remporte la campagne Justin Bridou face à une douzaine d’agences parisiennes. C’est le début d’une belle aventure avec des budgets prestigieux tels que Yahoo, Mc Donald’s, Rossignol, Mini, BMW ou bien encore Martinet à partir de 1994.
Le tandem Michel Hébert – Georges Chapuis
Très vite, il forme avec Georges Chapuis un tandem détonant qui engrange les succès. Philippe Brossat, arrivé à l’agence en 1989, travaillera pendant 22 ans à ses côtés, comme directeur du développement puis comme directeur général jusqu’en 2011. C’est lui qui décrochera le budget du « traiteur intraitable », alias Pierre Martinet.
« Le plus grand moment de la vie professionnelle de Michel Hébert est sans nul doute le jour où il a posé la plaque de son agence Jump à Paris, se souvient Philippe Brossat. Il avait souffert, comme beaucoup d’autres, du parisianisme de la publicité, de son mépris pour la province. Ce fut sa motivation quotidienne le conduisant à bâtir à partir de Lyon un groupe de communication de plus de 200 personnes, faisant partie des 20 plus grosses agences françaises et attirant certaines de plus belles marques du pays ».
Pas question de présenter Michel Hébert en gourou de la communication à Lyon. Il se crispait à ses mots. « Michel était avant tout un entrepreneur, il aimait se définir ainsi, poursuit Philippe Brossat. Non content d’avoir créé l’agence jump, il n’a dès lors cesser d’innover, d’ajouter de nouveaux métiers, d’inventer inlassablement de nouvelles méthodes. Jump a été l’une des premières agences transversales à une époque où ce mot n’existait pas dans ce métier ».
« Chaque matin, une nouvelle idée »
Il adorait le mélange des gens qui « ne pensent pas pareil ». Michel Hébert a écrit plusieurs ouvrages, dont « La publicité est-elle toujours l’arme absolue ? » ou bien encore « Le marketing et la communication face à l’imprévisible : Mobilité, Réactivité, Adaptation » et « Le marketing de l’adaptation : le bricolage de la pensée », paru chez L’Harmattan et préfacé par Jean-Pierre Petit, alors PDG de Mc Donald’s France. Après Jump qu’il avait cédé à TBWA, Michel Hébert avait créé No-Logic consulting, une entreprise de consulting et de formation).
Le publicitaire ne s’arrêtait jamais. « Ce pouvait être éreintant pour son entourage professionnel tant il arrivait chaque matin avec une nouvelle idée qu’il fallait mettre en œuvre le plus rapidement possible », reconnait Philippe Brossat, pour qui sa force était aussi de « savoir s’entourer, notamment des meilleurs talents créatifs, à commencer par Georges Chapuis. Michel était volontariste et enthousiaste. Michel était un homme élégant ». A sa famille et ses enfants, Lyon Décideurs présente ses condoléances attristées.
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