« C’est vrai que les choses vont vite, mais on garde la tête sur les épaules. Et on ne prend pas vraiment le temps de regarder dans la rétro. Ce qui fait que l’on a pas la notion de vertige », assure Sébastien Beyet, le Pdg et co-fondateur d’Agicap, la pépite lyonnaise souvent présentée comme une future licorne française.
En croissance express ces cinq dernières années où elle est passée de 10 à 550 collaborateurs aujourd’hui, la fintech qui équipe plus de 8000 PME et ETI avec son logiciel de gestion de trésorerie vient de boucler une nouvelle grosse levée de fonds.
Après avoir successivement récolté 2,5 millions d’euros (en 2019), puis 15 millions d’euros (en 2020) et enfin 82 millions d’euros auprès d’un fonds californien en 2021, Agicap lève cette fois 45 millions d’euros auprès d’Axa Venture Partners.
« En soit, nous n’avions pas « besoin » de cette levée de fonds additionnelle, puisque nous avons atteint notre point d’équilibre ces derniers mois. Mais on s’est dit que c’était le bon timing pour accélérer encore », dévoile l’ingénieur de formation Sébastien Beyet, qui a lancé l’entreprise en 2016 avec l’ancien banquier Clément Mauguet et le développeur informatique Lucas Bertola.
Une bande de trentenaires – tous occupent des postes opérationnels – qui se présente aujourd’hui comme le leader européen avec sa plateforme de gestion de trésorerie aux multiples fonctionnalités (suivi et prévisions de trésorerie, validation des bons de commande, dématérialisation des factures fournisseurs, automatisation du recouvrement client et gestion des dépenses…).
Une centaine de recrutements en cours
Le discours est bien rôdé : il s’agit de proposer à ses clients (Visiativ, Thermador, Mousline, Pâté Hénaff…) de « dire adieu à la gestion de trésorerie laborieuse sur Excel ».
« 80% des directeurs financiers s’appuient encore sur Excel pour gérer et prévoir leurs positions de trésorerie. C’est donc une tâche manuelle et fastidieuse. Notre solution permet justement d’automatiser l’ensemble de ce processus », poursuit Sébastien Beyet, qui pose avec assurance son ambition de « devenir un leader mondial ».
Sans doute galvanisé par l’accueil reçu en Europe par Agicap, qui revendique « environ 50 millions d’euros de chiffre d’affaires par an », dont plus de la moitié réalisé hors de France (Allemagne, Italie, Royaume-Uni, Irlande, Espagne…).
En plus de continuer à améliorer sa solution d’optimisation de trésorerie nouvelle génération, l’entreprise lyonnaise va s’appuyer sur cette levée de fonds de 45 millions pour développer ses équipes de vente/service client et aussi développer les canaux de distribution via des intégrateurs de logiciels.
« Nous avons prévu de recruter une centaine de collaborateurs en plus », avance Sébastien Beyet. Avec, également en tête, la volonté d’attaquer prochainement le marché nord-américain. « Nous n’avons pas fixé de calendrier, mais ce pourrait être dès l’année prochaine. L’idée est d’abord de consolider notre position de numéro 1 en Europe », annonce le Pdg dont l’entreprise est membre du French Tech 120, label récompensant des jeunes pousses françaises à fort potentiel.
Et pourtant, les débuts ont d’abord été assez poussif. « Les trois ou quatre premières années d’Agicap, notre discours ne prenait pas et les investisseurs n’y croyaient pas. Mais nous avions la certitude qu’il y avait un besoin fort et que notre produit apportait une vraie valeur ajoutée », rejoue Sébastien Beyet. La suite a très vite donné raison au trio de fondateurs.
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