« Dans nos villes, la pluie est considérée comme un déchet. Nous, nous proposons d’en faire une ressource », soutient Jean-Marc Bouillon, paysagiste concepteur et co-fondateur, avec Thomas Lescure et Elsa Lourdeau, de Qui veut rafraîchir sa ville ?. Au cœur du projet, une méthode innovante : l’Aquapuncture. En identifiant les parcelles les mieux adaptées, l’entreprise propose une technique qui permet de récupérer l’eau de pluie pour l’utiliser dans la création d’îlots de fraîcheur grâce à la plantation d’arbres.
Qui veut rafraîchir sa ville ? met ainsi sa technologie à disposition des concepteurs paysagistes et se positionne comme intermédiaire entre eux, les financeurs et les propriétaires fonciers. « 80 % du sol urbain est privé. Nous sommes donc à la fois victimes et responsables du problème. Nous collectons une grande quantité d’eau et l’évacuons trop rapidement dans des réseaux publics sous-dimensionnés, qui finissent par déborder », expliquent les dirigeants.
La jeune pousse de 7 collaborateurs, fondée il y a un an, se lance désormais à la recherche d’actionnaires pour développer sa solution à travers la France. Ce déploiement est déjà en cours, avec une première franchise prévue à Angoulême en 2025.
« Une solution accessible et pragmatique »
Tout est parti d’un constat partagé par les trois fondateurs : « Nous nous sommes rendu compte que le principal défi pour les villes serait l’adaptation au réchauffement climatique. » Thomas Lescure et Elsa Lourdeau travaillaient sur l’idée d’impliquer les acteurs économiques dans les enjeux environnementaux via la création d’un fonds de dotation, tandis que Jean-Marc Bouillon explorait des solutions de gestion des eaux de pluie intégrées à la parcelle.
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Ces deux univers se sont rencontrés, donnant naissance, en 2023, à Qui veut rafraîchir sa ville. « Nous apportons des compétences complémentaires. Nous formons une équipe dirigeante très pluridisciplinaire, animée par des valeurs communes et une passion pour l’entrepreneuriat », souligne Thomas Lescure.
« L’entrepreneuriat, c’est l’audace et un optimisme farouche pour affronter les problèmes, trouver des solutions et sortir d’une forme de léthargie sociétale ou de collapsologie. Nous cherchons donc à apporter une solution concrète, accessible à tous dès aujourd’hui sur notre territoire, avec un financement adapté en fonction de critères tels que le CSP ou l’indice de canopée », rajoute Elsa Lourdeau.
Des actionnaires de la société civile et du monde économique
L’aventure de la jeune pousse lyonnaise a d’abord démarré avec le soutien de 60 actionnaires issus de la société civile : « Nous avons réuni 250 000 euros entre novembre 2023 et janvier 2024 », expliquent les trois entrepreneurs. Aujourd’hui, leur objectif est de franchir un nouveau cap en trouvant 60 nouveaux actionnaires, principalement des acteurs économiques de la région lyonnaise.
Avec cette stratégie, « l’idée est de créer un véritable lien avec nos actionnaires, avec un investissement de 10 000 euros pour chacun, tout en leur proposant diverses contreparties ». Un soutien de nouveaux investisseurs privés est donc attendu par Qui veut rafraîchir sa ville ? afin de se développer sur l’ensemble du territoire français.
Dans cette expansion, la première pierre a été posée à Angoulême, avec l’ouverture d’une filiale de sept collaborateurs prévue pour 2025. « Une autre filiale ouvrira peu après à Laval, et nous avons pour objectif d’ouvrir cinq nouvelles filiales en 2025, puis sept supplémentaires en 2026, avec un rythme annuel de sept filiales par la suite », affirme Thomas Lescure.
Un déploiement ambitieux, sans oublier les racines lyonnaises du projet. En novembre, la start-up a annoncé l’installation de son premier point d’Aquapuncture chez Qantis. D’autres sont déjà en préparation sur le territoire du Grand Lyon.
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