Même ceux qui travaillent près de lui avouent découvrir tous les jours des projets dans lesquels Alain Mérieux est impliqué. « C’est impressionnant. On n’imagine pas tous les soutiens financiers qu’il apporte dans la plus grande discrétion », explique l’un de ses proches.
Complètement retiré de l’opérationnel de bioMérieux et de l’Institut Mérieux, même s’il garde la présidence de ce dernier, Alain Mérieux consacre toute son énergie aux fondations du groupe (Fondation Mérieux, Fondation Christophe et Rodolphe Mérieux), présentes dans 17 pays. Et garde plus qu’un œil sur L’Entreprise des Possibles créée en 2019 et dont il a confié la présidence à Thierry de La Tour d’Artaise, le président du Groupe SEB, et la direction générale à Étienne Piquet-Gauthier.
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Tout récemment, c’est Alain Mérieux qui est venu conclure la première journée du Campus de la Solidarité, organisé fin novembre à Vénissieux par Bioforce, sur une semaine, à destination des acteurs de la solidarité. Créée par son père, Charles Mérieux, voici plus de 40 ans, Bioforce est l’école de référence des métiers de l’humanitaire. Elle prépare ceux qui s’engagent à l’international avec les organisations humanitaires. Une entité de plus de la galaxie Mérieux.
« Les gens que l’on aide nous apportent beaucoup plus qu’on ne leur donne »
« J’ai un devoir de suivi vis-à-vis de Bioforce que mon père avait lancée », commence Alain Mérieux en conclusion de la table ronde sur « les enjeux du travail social et solidaire, ici et dans le monde, face aux crises ». L’implantation de Bioforce à Vénissieux ne doit rien au hasard. Elle traduit la volonté de la famille Mérieux de déployer ses formations au cœur du quartier des Minguettes. « Les gens que l’on aide nous apportent beaucoup plus qu’on ne leur donne », poursuit Alain Mérieux qui raconte alors sa journée de la veille.
Visioconférence avec un partenaire au Liban, sous les bombes, de bon matin, suivi de dossiers sensibles ensuite. Et, le soir venu, retour à la maison où il trouve la famille ukrainienne qu’il héberge depuis 2022 en pleurs au lendemain d’intenses bombardements russes. Avec sa femme, il passe alors la soirée à tenter de réconforter cette famille adoptée.
« Il faut avoir la niaque »
« Nous sommes dans un monde qui est ce qu’il est, constate Alain Mérieux. Quand je suis né, il y avait 2 milliards d’hommes sur terre. Nous sommes 8 milliards aujourd’hui. Sur les 17 pays où la Fondation Mérieux est implantée, seuls 5 vont bien. Au-delà des crises géopolitiques, il y a bien sûr tout le dérèglement climatique. Et, reconnaissons-le, on a parfois été apprentis sorciers. Dans tous nos labos, on travaille avec des acteurs locaux. C’est eux qui font avancer les projets, parce qu’il faut bien l’admettre, si le Français est pénible en France, il est aussi très arrogant à l’étranger… D’ailleurs, je n’aime pas employer le mot humanitaire, mais je dis que nous sommes partenaires. Nos partenaires nous apprennent beaucoup de choses, ça rend humble. »
Face à ce monde qui change et connaît des difficultés toujours plus impressionnantes, Alain Mérieux rappelle son cap. « Il faut avoir une vision de long terme et savoir où l’on veut aller. Et surtout, il faut avoir la niaque, savoir se battre, vouloir se battre. Dans ces pays en proie aux pires difficultés, il y a toujours cette joie de vivre, cette allegria. Ils sont dans des conditions très difficiles et ils nous donnent des lueurs de joie de vivre. Il faut garder le moral ! »
Le débat terminé, ils sont nombreux à se presser autour d’Alain Mérieux. La séance photo avec les uns et les autres n’en finit pas. Et les échanges reprennent de plus belle. Alain Mérieux a-t-il encore dit oui à quelques projets à soutenir ? Peut-être. Ses proches l’apprendront dans quelques jours.
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