Étienne Piquet-Gauthier ne se considère pas comme un bienfaiteur. Tout au plus se définit-il comme celui qui met en musique des projets qui voient le jour grâce à « des gens généreux, des passeurs de générosité ». De fait, il a quitté le secteur privé et Infogrames-Atari pour s’investir totalement dans le mécénat, créant sa propre structure de conseil en mécénat puis portant sur les fonts baptismaux la Fondation Saint-Irénée avec le cardinal Barbarin.
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Pendant 13 ans, cette dernière collectera 44 millions d’euros permettant de soutenir près de 1 200 associations. Étienne Piquet-Gauthier maîtrise sur le bout des doigts toutes les opportunités ouvertes par le mécénat. « Les déductions fiscales sont très intéressantes. Cela prouve que l’État prend sa part d’engagement en renonçant à des rentrées fiscales. Il faut aussi faire évoluer les personnes dans leur rapport à l’argent et au don », explique-t-il.
Depuis 18 mois maintenant à la direction de L’Entreprise des Possibles, il ne tarit pas d’éloges sur le collectif d’entreprises constitué par Alain Mérieux début 2019. « Il s’agit de fédérer les entreprises et tous leurs collaborateurs au service du bien commun, précise-t-il. C’est un collectif qui embarque les salariés en leur disant “on agit ensemble”. Le modèle est très malin : le salarié donne un ou plusieurs jours de congés, l’entreprise abonde et l’impact est réel parce que l’on explique ensuite ce qu’on fait de l’argent. »
« Il y a des gens qui se lèvent et une vraie générosité qui coule dans les veines des Lyonnais »
Bientôt six ans après sa création, L’Entreprise des Possibles compte 178 adhérentes, d’une petite TPE de deux salariés à Sanofi qui compte plusieurs milliers de salariés en région lyonnaise. Elle dispose d’environ 1 million d’euros par an pour soutenir des projets. Et surtout, elle travaille avec toutes les associations engagées dans la question du sans-abrisme : Habitat & Humanisme, le Foyer Notre-Dame des Sans-Abri, Alynéa, le MAS, l’Armée du Salut. « Le salarié qui donne un jour de congé, à son niveau, c’est un mini-Mérieux », plaide le directeur général de L’Entreprise des Possibles.
« On est là pour trouver des solutions »
Car l’idée, c’est bien que « chacun prenne sa part. Il ne faut pas tout attendre de l’État et des collectivités locales. C’est une dynamique collective à laquelle nous participons. Tu ne fais pas du bien tout seul ». Et surtout, Étienne Piquet-Gauthier croit qu’il est possible de « changer le regard sur les personnes à la rue, de s’intéresser à elles ».
Dans les projets accompagnés, L’Entreprise des Possibles cible en priorité des actions en direction des femmes et des jeunes. « On est là pour trouver des solutions, mettre les gens autour d’une table, décloisonner. Nous ne sommes pas à la solde de quelqu’un. Nous voulons travailler sur le long terme et trouver des solutions pérennes », ajoute Étienne Piquet-Gauthier.
Quant à savoir si les futurs bienfaiteurs, façon Alain Mérieux, existent déjà, le directeur de L’Entreprise des Possibles n’est pas inquiet : « Il y a des gens qui se lèvent. Ce que font des Jean-Paul Genoux, Jean-Baptiste Maisonneuve, Julien Lopizzo avec 777 Children ou Evolem, Thermi Lyon et plein d’autres est remarquable. Il y a une vraie générosité qui coule dans les veines des Lyonnais. »
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