LE MENSUEL DES POUVOIRS LYONNAIS

CPME : Amir Reza-Tofighi l’emporte largement sur Gaëtan de Sainte Marie

A 40 ans, l’entrepreneur dirigeant de plusieurs entreprises dans les services à la personne et la tech devient le plus jeune président national de l’organisation patronale des PME. Avec 65,4% des suffrages décrochés lors de l’assemblée générale élective, hier, il laisse très loin derrière lui ses 2 concurrents, dont le Lyonnais Gaëtan de Sainte Marie qui obtient moins de 5%.

Sans suprise, Amir Reza-Tofighi a réalisé un carton plein hier dans l’élection à la présidence nationale de la CPME, en remportant 65,4% des suffrages. Il avait engrangé de très nombreux soutiens de fédérations professionnelles membres de la CPME mais aussi de fédérations territoriales ces dernières semaines. Gaëtan de Sainte Marie obtient à peine 5% et Alain Gargani 30%

Outre le fait qu’il devient le plus jeune président de l’organisation patronale des PME, c’est un profil inédit qui prend la suite de François Asselin. Fils de réfugiés politiques iraniens, né en France en 1984, Amir Reza-Tofighi a grandi à Grigny.

Créateur de plusieurs entreprises

Diplômé de Centrale Supélec et HEC, le nouveau président de la CPME a co-fondé Vitalliance à 21 ans, une entreprise d’aide à domicile pour les personnes dépendantes (plus de 8 000 collaborateurs aujourd’hui), dont il a pris la direction, seul, depuis 10 ans maintenant. Entrepreneur dans l’âme, il a également co-fondé Heetch (plateforme VTC), mais aussi Click & Boat, site de location de bateaux entre particuliers.

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Président de la Fédération française des services à la personne et de proximité (Fédésap) de 2016 à 2022, il est engagé dans les instances nationales de la CPME depuis plus de 5 ans, siégeant au comité exécutif et présidant de la commission innovation. Très présent et influent dans les sphères parisiennes, il partait avec cet atout non négligeable face au Lyonnais Gaëtan de Sainte Marie, arrivé il y a un an tout juste à la présidence de la commission numérique et sans bénéficier de l’aura d’une présidence départementale ou régionale de la CPME (il n’est « que » vice-président de la CPME du Rhône depuis 2022).

Rude coup pour Gaëtan de Sainte Marie

Le président de Qantis s’était lancé aussi dans la bagarre nationale, encouragé par François Asselin qui a fait preuve ensuite d’une grande neutralité une fois la campagne engagée. Pour Gaëtan de Sainte Marie, l’ampleur de la victoire d’Amir Reza-Tofighi est un rude coup. Pour la 2e fois, il échoue à une élection nationale, après avoir été devancé la précédente décennie dans sa tentative de conquête du CJD – Centre des jeunes dirigeants- (il en a été néanmoins un vice-président). Et c’est surtout le score de Gaëtan de Sainte Marie qui interroge: moins de 5% contre 30% pour Alain Gargani, président de la CPME en PACA. A peine 5% (4,3% pour être précis), cela veut dire qu’en dehors de la région Auvergne-Rhône-Alpes et de Bourgogne-Franche-Comté, il n’a été que très peu soutenu. Il a certainement été handicapé également par le fait de n’être pas un président départemental ou régional de l’organisation, si on compare son score à celui d’Alain Gargani, le patron de la CPME dans le Sud. Si le président de Qantis avait intégré la défaite, il n’imaginait certainement pas finir 3e de la compétition avec moins de 5% des suffrages (225 votants représentant un corps électoral de 12 817 voix, soit une participation de 97%).

➔ En vidéo : Le Grand Entretien de Gaëtan de Sainte Marie – octobre 2024

Hier soir, Franck Morize, président de la CPME du Rhône, a « félicité Amir Reza-Tofighi pour son élection et tenu également à saluer Gaëtan de Sainte Marie pour sa magnifique campagne, qui a fait respirer la démocratie patronale de notre organisation, plus vivante que jamais et dont les valeurs et les combats mériteront d’être poursuivis ». Patrick Martin, président du Medef, reste donc le seul Lyonnais patron d’une organisation patronale. Joint par Lyon Décideurs, Gaëtan de Sainte Marie déclare: « Je m’attendais à ce résultat dès lors que de grosses fédérations avaient annoncé leur soutien à Amir Reza-Tofighi, mais j’ai tenu à aller jusqu’au bout pour porter mes idées. Je reste mobilisé comme depuis 25 ans pour la cause des PME et autour des solutions collaboratives auxquelles je crois plus que jamais. Je suis persuadé que, dans les temps difficiles que nous traversons, la PME est un modèle d’avenir ».

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